Passé les spéculations sur les tandems en lice pour la présidence de la CGEM, les deux candidats validés par l’instance patronale sont officiellement en campagne. Le binôme Mezouar-Mekouar enchaîne les sorties médiatiques, se fait remarquer et attire les foules lors de ses déplacements régionaux.
L’ancien patron du RNI a débuté sa campagne électorale à Ifrane le 18 avril avant d’enchaîner sur Meknès, Fès, puis Marrakech. Le programme porté par l’ancien argentier et ministre des Affaires étrangères du pays et son colistier Mekouar se focalise principalement sur la PME, sans toutefois entrer dans le détail des réformes que le binôme compte mener sur le terrain.
« Les attentes sont beaucoup plus grandes au niveau des petites et moyennes entreprises. Il y a des services qui existent, fonctionnent et donnent des résultats, mais il faut en développer d’autres. Il est important que les PME restent engagées au sein de la CGEM« , déclaraient-ils à nos confrères de L’Economiste.
Un dimanche studieux avec @Salahmezouar @1Karimamor Chakir Fassi-Fihri et Faycal Mekouar #CGEMelections pic.twitter.com/GWuSMjHMhg
— Mehdi Tazi (@Mehditaz) April 22, 2018
Ahmed Mehdi Tazi apporte un soutien « personnel et intellectuel » à Mezouar. « Je ne suis pas le seul« , confie-t-il. La ‘task force’ de Mezouar serait composée d’une trentaine de personnes qu’il consulte régulièrement. Parmi elles, Souad Benbachir, Zakaria Fahim, Abdou Diop ou encore Amine Tazi Riffi. « Chacun apporte sa vision des problématiques du secteur qu’il connait. En ce qui me concerne, c’est la distribution d’assurances« , étaye le courtier en assurance.
Hakim Marrakchi met lui aussi les bouchées doubles. En campagne à Meknès le 23 avril, il est attendu ce mardi à Fès avant de mettre le cap sur Oujda. Après un voyage professionnel à Brazzaville, il reprendra son road-trip à Marrakech, Rabat, Tanger, Agadir…
Pour le tandem Marrakchi-Aiouch, la ligne directrice est la même. « La confédération patronale va ouvrir ses services aux PME« , nous assure Hakim Marrakchi. « Et cela se fera sur des domaines où nous pouvons avoir une réelle valeur ajoutée, que ce soit au niveau de leurs relations avec l’administration, au niveau juridique, de la surveillance des marchés, du droit fiscal… Il y a énormément de choses que la CGEM peut mieux fournir à ces PME et TPE« , continue-t-il.
S’il est élu, l’industriel promet d’ailleurs de créer un nouveau service baptisé Cap Business Africa. « Nous souhaitons créer un vecteur de développement pour les PME qui souhaite s’ouvrir sur l’Afrique« , étaye Marrakchi.
Une initiative qui rappelle celle du centre Business Afrika que comptait créer l’ex-candidat Hammad Kassal, premier à avoir dévoilé son programme, lui aussi centré sur les petites et moyennes entreprises.
Des deux côtés, tout est fait pour attirer, plaire, et convaincre les PME. Celles-ci sont clairement au centre des attentions, elles qui, historiquement, n’ont pas accès aux marchés au sein de la CGEM.
« Pour leur dossier de candidature, Hakim et Assia ont reçu 350 soutiens, dont 200 signatures de grands groupes comme Holmarcom. Avoir l’adhésion de ces derniers est relativement simple lors des phases préliminaires« , explique un routier de l’instance patronale.
« Mais lors du sprint final, les grandes entreprises votent selon des considérations qu’il est impossible de prévoir aujourd’hui. Il faut savoir qu’il y aura au minimum entre 7.000 et 8.000 voix lors des élections finales. Il en faudra 3.500 ou 4.000 pour remporter le siège de patron des patrons. La majorité proviendront des TPE et PME, les grands groupes représentant à peine 2.000 voix. L’attention qu’accordent les deux candidats aux PME n’est donc pas anodine« , poursuit notre interlocuteur.
Le système de voix et de vote est dégressif au sein de la CGEM. Les entreprises qui réalisent plus de 500 millions de dirhams de chiffre d’affaires ont droit à 10 voix, celles dont le CA se situe entre 400 et moins de 500 millions de dirhams ont 9 voix, ainsi de suite.
Communicant vs communicant
« Nous sommes en présence d’une élection qui n’est pas gagnée d’avance », temporise Hakim Marrakchi. « Toutefois elle ne sera pas aussi serrée que celle entre Chami et Debbagh qui s’étaient départagés à 14 voix près. L’écart sera plus conséquent« , assure-t-il. « Je ne crois pas à la victoire de Mezouar. Je suis convaincu que c’est une candidature qui effraie les chefs d’entreprises. Si nous ne commettons pas d’impair et que nous menons bonne campagne, nous gagnerons« , soutient-il.
C’est l’agence de communication Arietis qui se charge de la campagne du tandem Marrakchi-Benhida. Une entreprise dirigée par Mouna Yaacoubi, ancienne directrice de la publication de La Vie éco, et ancien visage public du ministère de l’Agriculture d’Aziz Akhannouch. C’est d’ailleurs à elle et son équipe que l’on doit l’idée du site de campagne de Hakim Marrakchi et Assia Benhida, Libérerlentreprise.ma.
Salaheddine Mezouar n’a pas souhaité s’exprimer au téléphone. Son entrée remarquée lors du dépôt de candidature, savamment orchestrée par son équipe de communication, n’avait pas laissé les foules indifférentes, rappelant les techniques chères aux partis politiques.
Derrière la stratégie offensive de Mezouar se cache le trublion de la communication, Omar Alaoui. Connu pour ne pas faire dans la dentelle, il a déjà collaboré avec Mustapha Bakkoury lorsque celui-ci était à la tête du PAM, ainsi que l’entourage de Salaheddine Mezouar lorsque celui-ci dirigeait le RNI.
« Les patrons sont partagés. Certains sont effrayés, d’autres impressionnés. Mais au final, ils voteront pour l’intérêt de leurs portefeuilles clients« , conclut le patron d’un grand groupe.
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