Depuis une quinzaine de jours, les riverains du lac d’El Oulfa à Casablanca respirent mieux. Les déversements suspects et les effluves pestilentiels ont cessé, vraisemblablement grâce aux travaux et aux nouveaux branchements réalisés par la LYDEC.
Après la pluie, le beau temps. Le soleil inonde le paysage, baigné par les odeurs et les chants des dizaines d’échassiers blancs qui peuplent les îlots de l’étang. Les coquelicots fleuris masquent les cadavres de bouteilles et les sachets en plastique jonchant les berges. À peine les sens sont-ils perturbés par les deux aérateurs qui tournent à plein régime, faisant remonter quelques relents d’égout à la surface de ces flots sombres.
À l’extrémité sud, un mince filet boueux s’écoule dans une retenue d’eau stagnante. Sous son effet, le niveau de la mare a été rehaussé de quelques dizaines de centimètres. Rien d’anormal, au lendemain des averses qui ont rafraichi la capitale économique. Rien à voir, surtout, avec les torrents noirâtres et malodorants qui se déversaient depuis décembre, tuant la faune et suscitant l’inquiétude des riverains.
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Le tuyau mène jusqu’à l’hôpital Cheikh Khalifa, situé à quelques centaines de mètres en amont. Suspectée d’être à l’origine des rejets, cette canalisation, destinée à l’évacuation pluviale de l’établissement, a été obturée du 15 au 25 février. En l’absence de précipitations, la conduite est restée parfaitement sèche. « Cela prouve que nous n’expulsons là que des eaux de pluie », se réjouit Abdelilah Boudouche, directeur technique de l’Hôpital international universitaire.
Ses équipes ont passé en revue tout le réseau interne. La Lyonnaise des eaux de Casablanca (LYDEC) a également conduit plusieurs inspections des infrastructures, afin de vérifier que les circuits des eaux usées et pluviales sont bien fonctionnels et séparés. Lundi 26 février, le procès-verbal d’une réunion, tenue conjointement avec la compagnie et la préfecture de l’arrondissement de Hay Hassani, a définitivement lavé la clinique de tout soupçon.
Pour Adil Mouahid, chef de la division technique à la préfecture d’arrondissement, le problème est survenu suite à l’éclatement, mi-décembre, d’une conduite de la LYDEC située sur l’avenue Mohamed Taieb Naciri. L’opérateur de services publics a entrepris d’importants travaux de voirie, dans le but de corriger tous les mauvais raccordements des nouvelles constructions. Branchés sur les évacuations pluviales, certains rejets d’eaux usées pouvaient effectivement se retrouver dans le lac.
Un autre chantier, lancé entre l’Université Mohammed VI des sciences de la Santé et le siège de la Météorologie nationale, vise à augmenter le diamètre des boyaux de 600 à 800mm. Prévu pour une livraison aux alentours du 20 février, il était toujours en chantier ce mardi, « à cause d’une interruption due au passage d’une course pédestre« , justifie la préfecture.
Contactée, la LYDEC n’a pas répondu à temps à nos sollicitations.
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