Les budgets consacrés par les entreprises marocaines au digital restent encore modestes: 3 millions de dirhams en moyenne au total. À noter que près de la moitié des annonceurs (47%) dépensent moins de 2 millions de dirhams, selon l’enquête Digital trends Morocco 2018, dévoilée ce vendredi à Casablanca lors de l’African Digital Summit (ADS).
Le budget digital représente toujours 8% seulement du budget marketing. En 2016, la tendance était aussi à des budgets maigres: 78% des annonceurs accordaient un budget de moins de 3 millions de dirhams au digital.
Aussi, 8 annonceurs sur 10 déploient désormais une stratégie digitale, contre 6 sur 10 en 2016. Cependant, dans les trois quarts des cas (75%), ces stratégies sont dictées par le siège régional ou international de l’entreprise, et non localement.
En termes de métiers, nous sommes loin des profils clés de la transformation digitale, et de la volonté d’embaucher par exemple des data scientists. Le top 5 des fonctions est occupé par les chefs de projets, puis les Community managers, les directeurs/responsables de l’entité digitale, les web designers, et enfin les développeurs web.
Si les profils restent classiques, la bonne nouvelle est qu’un annonceur sur deux prévoit d’embaucher cette année. Une tendance tout à fait similaire à 2016, où 52% des entreprises annonçaient vouloir recruter des profils pour le digital en 2017.
Les objectifs sont divers selon que la stratégie est déployée en interne ou en externe :
En termes d’outils, les entreprises ont recours a du très classique. L’enquête note qu’il s’agit « surtout de portails d’entreprise et de messagerie instantanée« .
La stratégie digitale reste malheureusement encore très cantonnée aux département marketing et communication. Cela ne veut pas dire que les entreprises ne sont pas conscientes des tendances de fond.
Les sondés estiment ainsi qu’en 2018, il faut se tourner vers l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et la réalité augmentée. L’autre prise de conscience a trait au respect des données personnelles, un volet dans lequel règne l’anarchie. « 81% des annonceurs ont pris conscience de l’importance de protéger les données de leurs utilisateurs (contre 58% en 2017)« , note l’étude.
La présence sur les réseaux sociaux se renforce aussi. Neuf entreprises sur dix y sont, principalement sur Facebook. Aussi, désormais près de 8 entreprises sur 10 disposent d’une stratégie dédiée aux réseaux sociaux et d’une politique de contenus. Bonne nouvelle pour le display premium (voir infographie), qui devrait se renforcer en 2018, tandis que les moteurs de recherche, l’achat sur les réseaux sociaux et le marketing direct sont toujours dans le top 3.
La langue française est encore la plus utilisée. L’étude montre aussi que l’utilisation de la darija (51%) dépasse celle de l’arabe (44%) sur les réseaux sociaux. Selon Amine Bennis (tribal), les annonceurs qui insistent pour communiquer en français devraient davantage communiquer en arabe et en darija. Tous les trend montrent que les références culturelles partagées sur les réseaux sociaux ne sont pas francophones, explique-t-il.
L’étude s’est aussi intéressée aux freins et opportunités pour le développement du digital:
Méthodologie
Un questionnaire a été soumis à des directeurs et responsables marketing, communication et digital. (Banque/Assurances 35% Immobilier/Construction 12% FMCG 12%, ainsi que 10 autres secteurs. Le nombre de participants n’a pas été précisé.
Lire aussi: Digital Trends Morocco 2017, la transformation digitale ignorée par les entreprises marocaines
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer