Les entreprises marocaines sont plus conscientes des enjeux de la digitalisation, mais les avancées sont timides, s’accordent à dire les initiateurs de l’enquête Digital trends Morocco 2016, révélée le 2 décembre à Casablanca en marge de l’African Digital Summit (ADS).
La mauvaise nouvelle est que la transformation digitale » n’est pas prise en compte« . « Elle ne ressort quasiment pas dans le radar », assure Asmaa Fenniri, Digital RH chez OCP. 61% des annonceurs ont une stratégie digitale et 40% ont une entité digitale dédiée, révèle l’enquête. La création d’entités digitales est en progression de 5 points. La bonne nouvelle est qu’elles sont rattachées à la direction générale, et de moins en moins au marketing.
Autre bonne nouvelle: 52% des annonceurs veulent recruter des profils pour le digital en 2017. Data scientists, Chief media online et responsables innovation sont dans la mire des quelques entreprises, mais elles sont peu nombreuses à rechercher ces cadres à haute valeur ajoutée: seulement 5 à 10% des annonceurs recherchent ce type de profil.
70% des annonceurs utilisent le digital en interne (soit une hausse points comparé à 2016). L’amorce de la transformation digitale est là, mais elle est qualifiée de « timide« . « Pas de réseau social d’entreprise, pas de lab interne d’innovation » énumère à titre d’exemple Asmaa Fenniri.
Les entreprises sont seulement 60% à avoir un site mobile, 34% ont une application et 83% ont un site internet tout court. En revanche, elles sont massivement présentes sur Facebook: 98% sont présents sur le réseau social. Aussi, 73% des entreprises présentes sur les réseaux sociaux sont sur LinkedIn. Un dernier chiffre encourageant, qui montre l’évolution des usages.
L’accompagnement média est, lui, jugé « insuffisant » par les auteurs de l’enquête, à l’exception des réseaux sociaux. En terme d’outil de mesure de la présence sur les réseaux sociaux, les annonceurs s’équipent, mais seulement 45% ont un outil de e-réputation, alors que 80% déclaraient vouloir s’en équiper l’année dernière.
Budgets modestes
Les annonceurs confient plus de budgets aux partenaires locaux (75%). 60% confient leur budget à une agence globale. Mais pour l’heure, le digital est la parent pauvre: 78% des annonceurs accordent un budget de moins de 3 millions de dirhams au digital. Cela étant, 88% estiment que le budget va augmenter en 2017.
Les secteurs les plus présents dans le digital sont, sans surprise, les télécoms, les média et l’audiovisuel. En deuxième lieu, il y’a les banques et les assurances. L’immobilier et l’automobile peinent à suivre et accordent seulement 1 millions de dirhams au digital.
L’étude a été menée durant un mois, sur internet. Tous les répondants sont des « personnes œuvrant dans le digital« : média, conseil, banquassurance, agroalimentaire, etc.
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