Quelle mouche a piqué le président de la Chambre des conseillers ? Le PAMiste Hakim Benchamach a décidé de poursuivre en justice quatre journalistes pour avoir publié des informations sur la commission parlementaire qui enquête sur le régime civil des retraites gérées par la CMR. Un conseiller à la deuxième chambre, représentant de la Confédération démocratique du travail, n’a pas échappé non plus aux foudres du président, qui l’accuse de divulgation de secret professionnel. Le procès de l’élu et des quatre journalistes s’ouvre le 25 janvier au Tribunal de première instance de Rabat.
Et ils seront jugés, tenez-vous bien, selon les termes du Code pénal. C’est à se demander à quoi sert le Code de la presse, corpus réglementaire censé régir le métier de journaliste. Absurde et inquiétant. Le règlement intérieur du parlement organisant les commissions d’enquête interdit certes la divulgation des échanges qui s’y passent. Et les dirigeants de la deuxième chambre ont le droit de pointer le non-respect de ce règlement. Mais de là à enclencher des poursuites qui risquent d’aboutir à des peines de prison de 1 à 5 ans, cela relève de l’acharnement. D’une volonté (non dite) de museler la presse, de l’empêcher de remplir son rôle : celui d’informer l’opinion publique.