Quand la pluie n’est pas au rendez-vous, c’est la panique générale. La campagne céréalière risque d’être compromise. Et avec toute une année d’activité économique où la croissance encore une fois peinera à dépasser la barre des 2%. C’est dramatique. Et frustrant d’en être toujours là, à compter encore et toujours sur le bon vouloir du ciel pour créer des richesses et des emplois. Cela nous rappelle que nous restons une économie foncièrement primaire. Malgré tous les plans sectoriels, malgré l’installation de Renault, de PSA ou de Boeing, malgré le lancement il y a voilà neuf ans du Plan Maroc Vert. Un plan qui était censé diversifier notre production agricole, la sortir de la dépendance à la pluie, aux céréales. Que nenni ! Pour le ministre de l’Economie et des Finances qui nous accordait une interview il y a quelques semaines, cela n’a rien à voir avec l’inefficacité du Plan Maroc Vert ou le manque de diversification du tissu de production, mais il s’agit d’un simple effet psychologique. La pluie agit, selon lui, sur le moral des Marocains, ruraux comme urbains, et donc sur leur consommation, freinant de manière mécanique la roue économique. Un raisonnement qui se tient. Mais qui n’explique pas tout. Nous pouvons disserter longuement sur les déterminants de la croissance dans le Maroc d’aujourd’hui. Mais une chose reste sûre : en 2017, la météo reste le principal baromètre de l’économie, comme dans les années 1920 ou 1960. Rien n’a changé ou presque. Un Résident général français disait qu’au Maroc, gouverner, c’est pleuvoir. C’était il y a presque un siècle. Mais sa phrase reste toujours d’actualité. Triste réalité