Officiellement, les autorités justifient cette décision par la mort de deux « femmes-mulets » la semaine dernière. Une association locale se montre sceptique.
Au cours des deux prochaines semaines, aucune marchandise ne devrait transiter par le poste-frontière de Tarajal. La décision a été prise de concert par les autorités marocaines et espagnoles, après que deux « femmes-mulets« , ces convoyeuses surchargées qui font la navette chaque jour entre les deux territoires, ont péri dans une bousculade, lundi 28 août.
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Cette porte d’entrée avait déjà été fermée en mars et en avril 2017, suite au décès de deux autres porteuses. Elle l’avait également été au début du mois d’août, lorsque plusieurs centaines de migrants avaient tenté de franchir la gigantesque clôture qui les sépare de l’enclave.
En 2016, les échanges avaient également été interrompus à trois reprises: deux semaines lors des vacances de la fin d’année civile, et quelques jours à l’occasion de la semaine sainte chrétienne, puis du ramadan.
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« Comme après chaque drame, les pouvoirs publics suspendent temporairement le trafic. Ce n’est pas pour chercher une solution, mais simplement pour éviter que l’émotion ne fasse naître un mouvement de contestation« , estime Mohamed Benaïssa, président de l’Observatoire du Nord pour les droits de l’Homme (ONDH).
Selon lui, l’ouverture d’une enquête sur la mort des deux « femmes-mulets » n’est qu’une stratégie pour gagner du temps et ne pas admettre sa responsabilité. Deux informations judiciaires ont été lancées en mars et en avril. Elles n’ont toujours pas abouti, affirme encore le président de l’ONDH.
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