C’est la fin d’un long séjour en France pour le Zarafasaura Oceanis. Le squelette de neuf mètres de long de ce dinosaure marin avait été mis aux enchères à Paris avant que le Maroc ne parvienne à le retirer de la vente. Sa restitution au ministère marocain de l’Énergie et des Mines a été annoncée le 19 avril. On se demande désormais ce qu’il en adviendra.
Contacté par Telquel.ma, le ministre Abdelaziz Rabbah a refusé de répondre à nos questions, déclarant n’avoir « aucune information » à ce sujet. Le royaume et le vendeur italien – l’étude Binoche & Giquello à Paris – ont trouvé un accord financier, que nos sources n’ont pas voulu nous communiquer pour des raisons de confidentialité.
Lire aussi : Le Maroc devra payer pour récupérer son dinosaure
« Il ne faut pas que le squelette reste dans des cartons, mais qu’il soit valorisé et qu’il soit présenté au public. Il porte un message scientifique et historique fort« , soutient Emmanuel Gheerbrant, chercheur paléontologue du Museum d’histoire naturelle de Paris et de la Sorbonne, spécialiste du Maroc.
« Je vais lancer dès maintenant les démarches auprès du ministère pour le récupérer« , nous assure Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées, contacté par Telquel.ma. « Je vais faire la demande officielle afin de savoir quelles sont les possibilités juridiques permettant d’exposer le squelette au musée de l’Histoire des civilisations en attendant la création du musée de l’Archéologie et des sciences de la terre« , ajoute-t-il.
Rabat ou Khouribga ?
« Je pense que la place naturelle de ce squelette est à Khouribga, au sein de la collection de l’OCP qui réunit tous les éléments de la faune« , rétorque Nourredine Jalil. Cet ancien chercheur de l’Université Cadi Ayyad est membre de l’Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM) qui a alerté sur la vente illégale du fossile. Problème: la collection de l’OCP n’est toujours pas exposée au grand public.
Lire aussi : Et si le Zarafasaura Oceanis revenait à Khouribga dans un musée de l’OCP?
« Le Maroc a une richesse paléontologique exceptionnelle, mais rien n’est mis en avant. Il faut que l’on crée des structures« , explique Noureddine Jalil. « Ce squelette est une petite histoire qui met en lumière un problème bien plus vaste et plus important qu’un manque de valorisation scientifique du patrimoine paléontologique« , ajoute le chercheur français Emmanuel Gheerbrant qui espère que l’affaire du Zarafasaura réveillera les consciences.
Lire aussi : L’hôtel Drouot est-il en train de vendre illégalement aux enchères un exceptionnel fossile marocain?
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer