Rassurez-vous les amis, tout est rentré dans l’ordre. Nous sommes sur le point d’avoir un nouveau gouvernement, Alhamdoulillah. Il comprendra, tenez-vous bien, des islamistes (PJD), des socialistes (USFP), des communistes (PPS), des libéraux (RNI) et d’autres entités dont personne n’a réellement pu expliquer l’idéologie à Zakaria Boualem, à savoir l’UC et le MP. C’est fantastique, il ne manque que les bolchéviques et quelques écolos pour parfaire le scope. Il n’en fallait pas moins pour construire le Maroc décrit dans la Constitution : une monarchie constitutionnelle, parlementaire, démocratique et sociale, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe, hassanie, et nourrie de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens. On comprend mieux qu’il faille que tout le monde mette la main à la pâte. Ce nouveau gouvernement, donc, aura plusieurs défis à relever. Par exemple, ancrer le Maroc dans la modernité tout en préservant ses traditions, c’est écrit dans toute notre littérature officielle, mais c’est quelque chose de compliqué. Attention, quand on parle de modernité, il n’est pas question de l’utilisation des smartphones, les amis, on parle de valeurs, là. Tradition et modernité, donc, débouillez-vous avec ça.
Il va falloir également s’occuper de notre économie, qui accorde la priorité au tourisme, à l’agriculture, aux services, à l’industrie, à l’écologie et à l’Afrique. Dans la foulée, il va falloir sérieusement s’occuper de l’école, où l’on parle arabe classique, darija, berbère, français et anglais. Attention, on parle bien de l’école nationale, pas des missions étrangères, sinon, il aurait fallu ajouter l’espagnol, l’italien et le belge. On me signale qu’il n’y a pas vraiment de langue belge. Je le déplore, et je retire donc la phrase précédente sans plus d’émotions. Il faut rappeler que ce gouvernement devra batailler sur les fronts de l’emploi, de l’habitat, des infrastructures, de la modernisation de l’administration, de la santé publique et de la réforme de la justice et de la lutte contre l’informel, tous également prioritaires. Il va falloir aussi s’occuper du volet sécuritaire : lutter contre les extrémismes tout en maintenant de bonnes relations avec nos amis du Golfe, il faut trouver comment faire. Enfin, au niveau sportif, l’idée est de demander l’organisation de la Coupe du Monde 2026, de la CAN 2019 et des Jeux Olympiques pour Meknès en 2024. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie, puisque la ville de Meknès a effectivement adressé un courrier pour se positionner sur les JO 2024. À chaque fois qu’il y pense, Zakaria Boualem se demande s’il n’a pas rêvé. Je vous laisse continuer la liste des travaux tout seuls, l’épuisement me guette.
Le travail est colossal. Mieux, il est intégral. Nous avons prévu de tout faire, en même temps, le tout avec des finances moyennes et des compétences contestables. Mais sans le moindre doute ni sur la hauteur de l’objectif ni sur sa cohérence, c’est très beau. Si le Maroc était une fête, il y aurait des gnaoua, de la techno, de la danse du ventre, Ahidous, du reggae, un magicien, un prêche religieux, un défilé de mode, un haouli et des sushis. Tout ça en même temps s’il vous plaît.
Zakaria Boualem, lorsqu’il mène ses projets, a pour coutume de se choisir des objectifs simples. Quand il les atteint, il a le moral qui remonte, il est fier de lui, et il passe aux objectifs suivants, simples eux aussi. Autrement dit, il manque de panache, contrairement aux bâtisseurs du Maroc Moderne qui vont tout construire d’un coup en activant toutes les options possibles, dans une sorte de grand non-choix magnifique. Qu’ils trouvent dans ses lignes l’expression de son admiration sincère. On compte sur vous, les amis, et merci.