Le procès des 24 personnes impliquées dans les événements sanglants de Gdim Izik a repris le 13 mars. Pour rappel, des affrontements entre des membres des forces de l’ordre et des séparatistes sahraouis avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les agents marocains et quatre parmi les civils.
Au total, 24 personnes sont accusées de « constitution de bandes criminelles« et de « violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec préméditation et mutilation de cadavres« . Selon Me Naoufel Bouamri, avocat de la famille de Badr Tohari, un gendarme ayant péri lors de ces événements, deux accusés ont été entendus le 13 mars tandis que trois autres ont été entendus le lendemain. Me Bouamri rapporte également que les accusés ont nié toutes leurs déclarations figurant dans le procès-verbal établi après leur arrestation ainsi que toute implication dans les événements. « À un moment donné, l’un des accusés a refusé de répondre aux questions des avocats des victimes ce qui a provoqué quelques tensions au sein du tribunal« , note l’avocat.
Ce dernier estime par ailleurs que le procès s’est déroulé de « manière normale« , et respecte toutes les conditions d’un « procès équitable » malgré les dénonciations de la partie adverse. Les avocats des accusés avaient en effet déclaré que la présomption d’innocence de leurs clients est « bafouée » tout en signalant que leurs plaidoiries sont « systématiquement interrompues« . « Ces personnes cherchent seulement à politiser le dossier, car ils n’ont rien trouvé à redire« , souligne Me Naoufel Bouamri qui nous rappelle que 19 accusés doivent encore être entendus. « Le procès sera encore long, car ce sera ensuite au tour des témoins d’être entendus« , précise l’avocat.
Pour rappel, les 24 accusés impliqués dans cette affaire avaient été condamnés à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité en 2013 par le tribunal militaire de Rabat. Ces condamnations ont été annulées en juillet 2016 par la Cour de cassation qui a ordonné l’ouverture d’un procès devant une juridiction civile. Une décision qui fait suite à la réforme du Code de justice militaire adoptée en 2015. En vertu de ce nouveau texte, les civils ne peuvent pas être traduits devant le tribunal militaire, quelle que soit l’infraction commise.
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