« Hassan, ce n’est plus seulement un ami Facebook. Hassan, c’est maintenant un frère, et je suis devenu l’oncle québécois« , résume Stéphane Lépine dans une vidéo qui suscite un énorme buzz depuis sa diffusion sur la page Facebook du Canadien. Elle a déjà accumulé plus de 770 000 vues. Au lendemain de l’attentat qui a fait six morts, Stéphane veut « montrer que de l’amour, il y en a encore » et qu’il reste de « l’espoir pour un monde meilleur« .
Au lendemain de l’attentat dans une mosquée, ce Québécois raconte sa rencontre avec Hassan Zaoui, « un Marocain musulman« , avec qui il a commencé à échanger sur Facebook par messages privés suite à la publication d’une de ses vidéos.
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« On a commencé à se raconter nos vies« , raconte-t-il dans la vidéo de 5 minutes. Hassan lui explique qu’il habite dans les montagnes où il cultive des oliviers pour faire de l’huile, mais aussi la figue et la caroube. Quand le Québécois lui propose de l’aider pour la cueillette, Hassan lui répond « sois le bienvenu, mon frère », se rappelle encore Stéphane.
Alors qu’il avait payé son billet d’avion, sa famille et ses proches le découragent. « Je les comprends, avec tout ce qui se passe, le terrorisme, les enlèvements, les rançons, les coupages de tête…« , explique-t-il. Le doute s’est installé, il annule son billet. Une décision qui « bouleverse » Hassan. « Je ne suis pas un voyou ni un terroriste« , lui dit-il. Stéphane revient alors sur sa décision le jour même et rappelle la Royal Air Maroc.
« Une semaine de rêve »
« Je suis allé chez eux: 7 heures d’avion de Montréal à Casablanca, puis 4 heures de train pour aller dans la ville de Fès où Hassan m’attendait. Puis deux heures de taxi pour aller encore plus dans le nord dans les montagnes« , détaille Stéphane. « J’ai passé une semaine de rêve, remplie d’amour et de simplicité« , résume-t-il en souriant.
« J’ai mangé de la bonne bouffe faite avec amour, j’ai eu la plus grande chambre de la maison, j’ai été traité comme un roi, comme un membre de la famille« , se remémore encore le Québécois. Accueilli par Hassan, sa compagne Touria et leurs quatre enfants, il considère aujourd’hui qu’il a « de la famille au Maroc« . Son histoire est une autre vision du vivre-ensemble, alors que fleurissent les stéréotypes sur les musulmans, après la fusillade à Québec et le décret anti-immigration de Trump.
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Le seul moment de dépaysement vécu par Stéphane lors de son séjour était l’appel à la prière. « La première fois, tu fais un saut. Tu penses que ça y est, on va te couper la tête« , s’amuse-t-il. « Ensuite on t’explique que c’est l’appel à la prière« , conclut-il en disant qu’il n’a jamais été forcé d’aller à la mosquée.
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