Aux environs de 19h30 locale dans la nuit du 29 janvier (00h30 GMT le 30 janvier), à la fin de la dernière prière de la journée, deux hommes ont fait irruption dans l’enceinte du centre culturel islamique de Québec avant de faire feu.
Une cinquantaine de personnes étaient rassemblées dans ce lieu de culte où les secours ont déploré six morts et huit blessés, a indiqué lundi Christine Coulombe, porte-parole de la sûreté du Québec lors d’un point de presse. « La structure de gestion policière contre le terrorisme est déployée », a-t-elle ajouté.
Deux suspects arrêtés
« Nous condamnons cet attentat terroriste dirigé contre des musulmans se trouvant dans un lieu de culte et de refuge », a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau dans un communiqué. La police a été avare de détails sur le déroulé des faits.
« Les deux hommes portaient une cagoule noire » et l’un avait « un fort accent québécois », a expliqué un témoin interrogé par Radio-Canada. Quand les tirs ont commencé « les hommes se sont jetés à terre », a-t-il ajouté.
« Deux personnes ont été arrêtées » et placées en garde à vue, poursuit Cristine Coulombe, précisant que l’un des suspects a été appréhendé « à proximité des lieux » tandis que son complice a été arrêté près de l’île d’Orléans à une vingtaine de kilomètres de l’endroit où s’est déroulé la fusillade.
Le centre avait déjà été visé
Ce deuxième suspect aurait été interpellé à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon les médias locaux. « Pour le moment, rien ne nous porte à croire qu’il y aurait d’autres suspects reliés à l’événement », a ajouté la porte-parole de la police.
Quelques minutes après la fusillade, un important dispositif policier a été déployé, et les premiers blessés ont été soignés dans des ambulances sur place.
C’est dans le quartier Sainte-Foy, dans une vaste zone de bureaux et de commerces à une dizaine de kilomètres à l’ouest du centre historique de la ville de Québec, que le drame s’est déroulé.
Le même lieu de culte avait été la cible d’un geste à caractère haineux l’été dernier. Une tête de porc avait été déposée devant l’une de ses portes.
Condamnation unanime de la classe politique canadienne
« La diversité est notre force et, en tant que Canadiens, la tolérance religieuse est une valeur qui nous est chère », a souligné Justin Trudeau. « Les musulmans canadiens constituent un élément important de notre tissu national, et des gestes insensés comme celui-là n’ont pas leur place dans nos communautés, nos villes et notre pays », a-t-il ajouté.
Le 28 janvier, le chef du gouvernement avait lancé un message de rassemblement et d’unité en promettant d’accueillir les réfugiés « indépendamment de leur foi ». Des propos qui se démarquaient de la politique américaine après la décision du président Donald Trump d’interdire l’entrée des États-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans.
Le chef du gouvernement québécois, Philippe Couillard, a également condamné cette attaque contre des musulmans. « Le Québec rejette catégoriquement cette violence barbare. Unissons-nous contre la violence et solidarité avec les Québécois de confession musulmane », a-t-il écrit sur Twitter.
« Je condamne ce geste insensé », a également déclaré Régis Labeaume, le maire de Québec .
Les témoins avouaient leur incompréhension après cette fusillade. « Je ne comprends pas pourquoi ici, c’est une petite mosquée et Québec, ce n’est ni Montréal, ni Toronto », a déclaré un homme qui se trouvait à l’intérieur du centre au moment de l’attaque, sans vouloir donner son identité.
« On s’y préparait (à une attaque de ce type), car ça se passe dans le monde entier », a confié à l’AFP un policier chargé du périmètre de sécurité.
D’autres mosquées au Canada ont également été la cible de graffitis à caractère raciste au cours des derniers mois.
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