En France, la langue arabe suscite un véritable engouement. C’est ce que constate Jack Lang, ancien ministre français de la Culture et fervent défenseur d’une diplomatie culturelle. Désormais président de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris, il est revenu dans une interview accordée au quotidien L’Economiste sur l’importance de l’enseignement de la langue arabe. Il dit s’être attaché à « donner un nouvel élan » à la cinquième langue la plus pratiquée dans le monde.

Un engouement palpable

« C’est une langue de culture universelle et de savoir », clame-t-il. Lang, qui se présente comme un « partisan du plurilinguisme », souhaite ainsi que les langues française et arabe mènent « le même combat pour une reconnaissance à part entière ».  L’ancien ministre fait observer au passage que « le nombre d’élèves a considérablement augmenté aussi bien les petits que les adultes qui souhaitent apprendre cette langue ». « L’engouement est tellement important que nous avons dû emprunter des locaux à l’université voisine de Jussieu », s’est-il enthousiasmé.

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Cet engouement est aussi visible dans d’autres établissements français comme l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), qui a lancé en ligne un cours intitulé « Kit de contact en langue arabe ». 1 098 personnes ont suivi le jusqu’au bout ce module ouvert à tous (Mooc), et ont reçu l’attestation sanctionnant le parcours.

Une meilleure reconnaissance internationale

« Notre département de l’enseignement, dirigé par Nada Yafi, travaille sur un système d’évaluation des niveaux et des compétences à l’instar du Toefl pour l’anglais », a annoncé Jack Lang. En effet, plusieurs certifications de niveau existent pour l’Anglais (le Toic, le Toefl, l’IELTS), l’Espagnol (DELE), l’Allemand (Goethe-Zertifikat), ou encore le Chinois (Hanyu Shuiping Kaoshi).

« J’ai été surpris que ces systèmes n’existent pas pour l’enseignement de la langue arabe », s’est étonné Jack Lang, en annonçant son projet de certification à l’international de l’Arabe en partenariat avec le Centre international des études pédagogiques en France. L’ancien ministre a toutefois  appelé que « c’est une oeuvre de longue haleine » et que la patience était donc de mise.