Abattoirs avicoles: «92% du poulet produit au Maroc échappe à tout contrôle»

Selon l'Association nationale des abattoirs industriels avicoles, 92 % de la production avicole au Maroc transite par le circuit informel, qui compte près de 15 000 abattoirs.

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L’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI) a organisé mercredi 28 décembre à Rabat, un séminaire sur la mise à niveau de la filière d’abattage des volailles au Maroc. Il ressort de cette rencontre des chiffres alarmants sur l’abattage avicole dans le royaume. « Seulement 8% du poulet produit au Maroc est contrôlé, alors que 92% de la production transite par le circuit informel échappant à tout contrôle » a indiqué Omar Benayachi, président de l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI) à la MAP.

Le président de l’ANAVI, qui a également expliqué que le circuit informel de la filière avicole marocaine « compte près de 15 000 tueries » précise que le caractère informel de ce circuit s’explique d’une part « par l’exercice de l’activité sans autorisation sanitaire préalable » et d’autre part « par une autorisation uniquement de vente de poulet vif étendue de fait à l’abattage. »

Ces circuits non agréés comprennent les grosses tueries, les marchés de gros et les souks exerçant dans des conditions ne respectant pas les normes sanitaires. « Ces tueries artisanales non contrôlées ont des conséquences néfastes sur l’environnement et les consommateurs » a ajouté Benayachi.

Des subventions pour transformer les abattoirs artisanaux

Toutefois, explique le président de l’ANAVI, il ne s’agit pas faire cesser leurs activités mais de « trouver des subventions pour les transformer en point de vente agréés ou en abattoirs de proximité, destinés exclusivement aux ménages et en respectant les normes sanitaires et réglementaires. »

Il a aussi insisté sur l’importance de sensibiliser le consommateur et les éleveurs, de moderniser les abattoirs et le circuit de commercialisation, de valoriser les déchets, de créer des zones sanitaires et d’assurer un contrôle strict des acteurs de la restauration collective. « La mise à niveau de la filière d’abattage des volailles permettra sans nul doute de protéger la santé des citoyens, d’adapter le statut sanitaire aux standards internationaux, de s’ouvrir à l’export et de créer d’emplois et de valeurs, outre la valorisation des déchets », a-t-il ajouté.

Ce séminaire, organisé par l’ONSSA, l’ANAVI et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA) a pour objectif, entre autres, d’étudier les mesures propices à même d’améliorer les méthodes de préparation, de distribution et de vente des viandes de volailles et de créer les ponts de communication avec les instances concernées pour contribuer au développement du secteur avicole.

 

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