La COP22 s’est achevée dans la nuit du 18 au 19 novembre à Marrakech par l’adoption d’un programme de travail jusqu’en 2018, à la COP24, pour parvenir à appliquer l’accord de Paris et limiter le réchauffement de la planète à 2 °C au-dessus de l’ère préindustrielle.
À l’issue de deux semaines de discussions à Marrakech, le président de la 22e conférence de l’ONU sur le climat, Salaheddine Mezouar, a acté l’adoption d’un document demandant aux pays de progresser dans la mise en œuvre du pacte scellé l’an dernier.
Après l’adoption de la décision, le négociateur du groupe africain Seyni Nafo s’est réjoui que cette décision soit prise le jour de son anniversaire. Salaheddine Mezouar rebondit en notant qu’il s’agit aussi du jour de l’indépendance du Maroc et entonne un « Happy birthday » repris par l’ensemble des négociateurs. Une ambiance potache surréaliste bien vite rattrapée par la réalité des négociations.
En effet, bien qu’ils n’aient pas voulu bloquer le consensus et retarder davantage l’issue des négociations, la Bolivie soutenue par l’Inde et d’autres pays en développement, se dit « perplexe » suite à la décision adoptée et pointe le « manque d’équilibre » du texte, sur la question de l’adaptation aux changements climatiques notamment.
Le résultat de l’élection américaine a, certes, jeté une ombre sur les négociations. Malgré l’incertitude, le monde reste engagé dans la lutte contre le changement climatique. L’ensemble des pays a signé la Proclamation de Marrakech, confirmant leur volonté de lutter contre le changement climatique et « d’inspirer la solidarité, l’espoir et les opportunités pour les générations actuelles et futures », mais le concret reste absent.
« La COP22 aurait dû être celle de l’action et de la mise en œuvre concrète de l’Accord de Paris. Au lieu de cela, les ministres et les négociateurs des pays développés sont venus les mains vides. Ils se sont entêtés à faire la sourde oreille à la question du déficit de financement de l’adaptation et ont préféré fermer les yeux sur l’incapacité de l’Accord à protéger véritablement les personnes les plus touchées par le changement climatique », déclare Armelle Le Comte, chargée des questions climat et énergie pour Oxfam France.
Avant la fin de la session de clôture, Salaheddine Mezouar explique qu’il doit impérativement se rendre à l’aéroport pour prendre un avion en direction de Madagascar où il est attendu le lendemain. La session se poursuit, en son absence, avec la déclaration des États. Tous s’accordent sur le fait qu’il reste du travail jusqu’à la COP23, qui se tiendra à Bonn, en Allemagne, sous une présidence des Iles Fidji.
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