PLF 2017: le montant des investissements publics s'élève à 190 milliards de dirhams

Le gouvernement table sur une intensification de l’investissement public et souhaite un rendement socio-économique plus efficace à travers le PLF 2017.

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MAP

Dans le projet de loi de finances 2017 (PLF 2017), déposé au Parlement le 20 octobre, le gouvernement souhaite intensifier l’investissement public tout en tâchant d’en améliorer le rendement socio-économique. Pour justifier ce choix stratégique, le gouvernement rappelle en premier lieu que le montant des investissements publics programmé est passé de 167,3 milliards de dirhams à 190 milliards sur la période 2011-2017, soit une augmentation de 13,6 %, qui s’explique essentiellement par la hausse du budget général.

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Nouveau PLF, nouvelle méthodologie

Dans le PLF 2017, la régionalisation, considérée comme « un levier de croissance et de développement économique et social au niveau territorial » est de mise. Pour cela, le gouvernement souhaite « élargir » les prérogatives des collectivités territoriales, « promouvoir » leur autonomie de gestion, et « instaurer » les principes d’entraide et de solidarité interrégionale.

Concrètement, en augmentant progressivement les parts d’impôts dédiées aux régions et en créant un Fonds de mise à niveau social et d’un Fonds de solidarité interrégionale, le gouvernement donnera plus de pouvoir aux régions et pourra plus facilement arbitrer les projets d’investissement en fonction de leur impact sur la croissance, l’emploi et la condition de vie des populations. Et donc améliorer l’impact global des investissements publics sur le développement du pays. « L’impact des investissements publics sur l’emploi et la croissance est faible, alors que le Maroc dispose d’un budget d’investissement public supérieur à des pays à économies comparables », regrettait à ce sujet, en septembre, une source au ministère des Finances.

Selon une analyse établie en mai par le Haut-commissariat au plan (HCP), dans d’autres pays émergents, comme par exemple la Turquie, un taux d’investissement d’environ 28 % du PIB a permis un taux de croissance annuel moyen de près de 6 %. Le Maroc fait donc figure d’exception : les investissements n’affectent pas de manière efficace l’évolution du PIB, en témoigne ce graphique (ci-dessous) basé sur l’exercice 2016. La volonté du gouvernement est donc désormais de convertir l’essai.

PIB

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Le projet de loi insiste sur la nécessité d’investir « selon  une répartition régionale qui tient compte des atouts de chaque région ». Plus en détails, voici la répartition, ci-dessous, de l’investissement global par région, prévue par le PLF 2017.

 

  • Rabat-Salé-Kénitra (Investissement global: 31 294 millions de dirhams)

La région de Rabat dispose des investissements les plus importants, selon les chiffres du PLF. Le développement de l’offre du réseau de tramway (400 millions de dirhams), la construction d’un centre régional à Merchouch (30  millions de dirhams) ou le programme de mise à niveau du réseau ferroviaire (6 milliards de dirhams) n’y sont pas étrangers. Globalement, si les travaux de voirie et de transport représentent une large majorité des investissements prévus, certains projets, comme la réalisation des unités de logements sociaux à Al Omrane, viennent gonfler ce chiffre.

  • Casablanca-Settat (Investissement global: 29 738 millions de dirhams)

Parmi les projets d’investissement notables dans cette région, figure le lancement des études techniques d’extension du T2 de l’aéroport de Mohammed V ainsi que la certification OACI des aérodromes (1,5 milliard de dirhams), le programme de mise à niveau ferroviaire et la poursuite de la réalisation de la Ligne à grande vitesse (LGV) (1,840 milliard), ou encore la mise en exploitation du grand théâtre de Casablanca, du parc zoologique d’Aïn Sebaâ et du Super collecteur ouest  (721 millions de dirhams).

  • Tanger-Tétouan-Al Hoceima (Investissement global: 10 326 millions de dirhams)

Également concernée par un investissement important lié au programme ferroviaire, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima développe la zone industrielle de Tanger Med (140 millions de dirhams), le port TM2 (281 millions de dirhams) ou encore l’université Abdelmalek Saâdi (30 millions de dirhams).

  • Fès-Meknès (Investissement global: 4 988 millions de dirhams)

L’investissement prévu de la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) pour 2017 s’élève à 847 millions de dirhams. Qui plus est, le développement de plusieurs universités dans cette région, comme celles de Sidi Mohammed Ben Abdellah à Fès ou Moulay Ismail à Meknès nécessite des investissements importants.

  • Daraa-Tafilalet (Investissement global: 3 209 millions de dirhams)

L’investissement global de cette région s’inscrit principalement dans la mise en service commerciale des projets NOOR II et NOOR III, ainsi que dans la réalisation des unités de logement sociaux.

  • Béni Mellal-Khénifra (Investissement global: 4 593 millions de dirhams)

Le nouveau complexe hydraulique de Fqih Ben Salah représente un investissement de 11,5 millions de dirhams. Il s’ajoute à la construction de la station dépuration et des collecteurs hors site des eaux usées et des eaux pluviales de l’Agropole de Béni Mellal, qui représente un investissement de 30 millions de dirhams. L’investissement prévu du groupe Holding d’aménagement Al Omrane, dans cette région, est de 211 millions de dirhams.

  • Souss-Massa (Investissement global: 3 093 millions de dirhams)

L’Agence marocaine pour le développement de la logistique (AMDL) va investir plus de 35 millions de dirhams à travers le financement de l’aménagement de cent aires de livraisons dans la ville d’Agadir, d’équipements de contrôle de la circulation et du stationnement ou encore dans des prestations topographiques relatives aux zones touristiques.

  • Laâyoune-Sakia el Hamra (Investissement global: 1 925 millions de dirhams)

La poursuite de la mise en service commerciale des centrales de Laâyoune et Boujdour représente un investissement de près de 2 milliards de dirhams. Une part de cet investissement est comprise dans le PLF 2017 pour cette région.

  • Dakhla-Oued Eddahab (Investissement global: 508 millions de dirhams)

La réalisation des unités de logement sociaux de la holding d’aménagement Al Omrane représente une grande partie des investissements publics, prévus dans cette région (38 millions de dirhams)

  • Guelmim-Oued Noun (Investissement global: 1 578 millions de dirhams)

Le projet Noor Atlas, deuxième phase du programme solaire photovoltaïque sur les sites de Bouizakarne et de Tantane, représente un fort investissement (920 millions de dirhams).

  • Marrakech-Safi (Investissement global: 8 494 millions de dirhams)

Dans cette région, les investissements liés au domaine touristique sont légion. La stratégie gouvernementale prévoit la création de 470 000 emplois directs liés au domaine touristique à l’horizon 2020. Le PLF 2017 mise sur un accroissement des recettes touristiques, chiffrées actuellement à 140 milliards de dirhams, à 150 milliards d’ici 2020. Pour ce faire, la création « de neuf centres d’excellence des établissements de formation hôtelière et touristique, et d’une école supérieur de management touristique à Marrakech » est prévue. Qui plus est, le PLF assure que des conventions de partenariat ont été conclues entre le gouvernement et la société Wessal Capital concernant la réalisation d’unités d’hébergement touristique et de grands équipements d’animation, respectivement pour un investissement global de l’ordre de 8,73 et 5,93 milliards de dirhams.

  • Oriental (Investissement global: 7 298 millions de dirhams)

Parmi les investissements notables dans cette région, les travaux d’extension de la Station d’épuration des eaux usées d’Oujda représentent 82,08 millions de dirhams.

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