L’USFP dénonce la «bipolarisation artificielle» et adresse un mémorandum au roi

Le parti dénonce également l’utilisation de l’argent dans l’achat des voix et l’implication de certains agents d’autorité et chefs des bureaux de vote dans des fraudes électorales.

Par

Driss Lachgar © Yassine Toumi / TELQUEL

Quelques jours après le scrutin législatif du 7 octobre, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui a essuyé un sérieux revers en ne remportant que vingt sièges, a rejeté ce qu’elle appelle la « bipolarisation artificielle », en précisant que « lors de ces élections, deux partis [le PJD et le PAM, NDLR] ont marqué une avancée alors que le reste des partis ont reculé (…) l’USFP a déjà remis en doute cette bipolarisation artificielle qui n’a aucun appui politique » exprime le parti dans un communiqué du bureau politique publié le 11 octobre.

L’USFP a également dénoncé des « irrégularités » lors du scrutin. « Il y a eu l’utilisation de l’argent pour acheter des voix sans que la loi n’intervienne contre ces actes criminels. On note aussi le recours aux fraudes électorales par des agents d’autorité et des chefs de bureaux de vote » détaille le parti. Et de rajouter : « Il est de notre devoir de dénoncer ces agissements dangereux qui ont terni l’image des élections, comme l’utilisation des associations religieuses dans la campagne électorale (…) ainsi que l’utilisation des lieux de culte religieux pour promouvoir le discours de la haine contre les autres adversaires politiques ».

Le parti de la rose a décidé d’adresser un mémorandum au roi Mohammed VI, conformément à l’article 42 de la Constitution « qui dispose que le monarque a le rôle d’arbitrage entre les institutions et veille au respect de la Constitution et le garant de la bonne conduite des institutions constitutionnelles et la protection du choix démocratique » explique le parti. Et de préciser : « Étant convaincu que le pacte entre l’institution monarchique et les partis nationalistes a protégé le processus démocratique, le bureau politique a pris cette initiative ».

Ce n’est pas la première fois que l’USFP décide d’adresser un mémorandum au palais. En 1984, sous les commandes d’Abderrahim Bouabid, le parti avait adressé un mémorandum au roi Hassan II où il exprimait son opposition au programme d’ajustement structurel imposé au Maroc par le Fond monétaire international. En 2009 aussi, l’USFP avait émis un mémorandum au roi Mohammed IV dans lequel il recommandait une réforme constitutionnelle.

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