Sur les 6992 candidats qui se présentent aux élections législatives du 7 octobre, seuls 395 d’entre eux valideront leur ticket pour l’hémicycle. Et si l’on exclut les 90 sièges réservés à la liste nationale (femmes et jeunes), il ne reste que 305 fauteuils à pourvoir, répartis sur 92 circonscriptions. Et la bataille s’annonce rude, tant l’incertitude plane sur ces législatives, les deuxièmes sous la nouvelle Constitution. Dans plusieurs circonscriptions, des têtes d’affiche de formations politiques feront face à d’autres leaders. C’est le cas à Tanger où le ministre pjdiste Najib Boulif affrontera la liste PAM menée par l’ancien maire de Tanger, Fouad El Omari. A Laâyoune également, la bataille s’annonce “apocalyptique”, où l’Istiqlalien Hamdi Ould Errachid aura pour adversaire l’Usfpéiste Hassan Derham. TelQuel a sélectionné 11 circonscriptions où les affrontements électoraux
se feront toutes griffes dehors.
Kénitra (4 sièges)
Député-maire de Kénitra, le ministre PJD de l’Équipement et du Transport, Aziz Rabbah, ne devrait pas se faire du souci, le 7 octobre prochain. L’enjeu est de savoir si le PAM, en cautionnant la candidature de Faouzi Chaabi, fils du milliardaire défunt, réussira à se faire une place au soleil.
Mohammedia (3 sièges)
Grand favori de cette circonscription, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani, tentera de rééditer le score de 2011, quand il avait remporté deux sièges à Mohammedia. Son principal rival sera le candidat du PAM, l’homme d’affaires Haj Tahar Bimezzagh. Derrière ce duel, le socialiste Mehdi Mezouari tentera de remporter un siège.
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Casa-Anfa (4 sièges)
C’est une partie à trois que les candidats disputeront dans une circonscription réputée ouverte. Si Abdessamad Haiker (PJD), qui avait raté de peu la présidence de la région Casablanca-Settat, part favori, le PAM met toutes les chances de son côté en présentant comme tête de liste le président du WAC, Saïd Naciri. Elue sortante de la même circonscription, Yasmina Baddou espère rééditer le même exploit.
Rabat-océan (4 sièges)
C’est une des circonscriptions dites “de la mort”. Rabat-Océan sera le théâtre d’un âpre affrontement entre trois potentiels futurs parlementaires. Si le maire pjdiste de Rabat, Mohamed Sadiki, devrait en toute logique garantir son siège, la bataille sera rude entre les deux outsiders : l’élu communal Omar Balafrej (FGD) et le Pamiste Abdelfettah Elaouni.
Salé-ville (4 sièges)
Sur la rive nord du Bouregreg, le favori est sans conteste le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Toutefois, il devra croiser le fer avec deux anciens maires de Salé : Driss Sentissi du Mouvement populaire, ancien président du conseil de la ville entre 2003 et 2009, et son successeur, le Rniste Noureddine Lazrak, en poste jusqu’en 2015.
Laâyoune (3 sièges)
Lorsque le roi avait évoqué la qiyama (apocalypse) dans son discours de la fête du trône, il aurait pu faire allusion à cette circonscription où les principales tribus de la région se livrent une bataille de tranchées. Le prochain scrutin ne fera pas exception. Si Hamdi Ould Errachid (PI) et Hassan Derham (USFP) partent favoris, le candidat pamiste, Mohamed Khatri Joumani, conserve ses chances d’accéder au parlement.
Tanger-Assilah (5 sièges)
En 2011, Najib Boulif a fait sensation en faisant élire 3 Pjdistes dans la circonscription de Tanger-Assilah. Cette fois encore, le ministre délégué chargé du Transport part favori de ce scrutin, qui l’opposera, comme en 2011, à l’ancien maire, Fouad El Omari (PAM), frère d’Ilyas Elomari. Dans la liste de Boulif, une prise de choix : Samir Abdelmoula, éphémère maire de Tanger au nom du PAM. Le PI, lui, présente un salafiste, Hicham Temsemani Jad, à la tête de sa liste.
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Tétouan (5 sièges)
Dans cette ville qui a vécu une dure bataille entre le PJD et le RNI lors des communales de 2015, le parti du Chef du gouvernement cherchera à tester sa résilience, après la défection d’un de ses fondateurs, Amine Boukhoubza, qui se présente à la tête d’une liste indépendante. Mohamed Idaomar (PJD) affrontera l’actuel président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami (RNI), et le néo-istiqlalien Achraf Abroun, fils du président du MAT.
Al Hoceima (4 sièges)
Bastion du PAM, Al Hoceïma a de fortes chances de reconduire des députés du tracteur au sein du prochain hémicycle, seule ville majeure remportée par le parti d’Ilyas El Omari lors des municipales de 2015. Les islamistes, ses ennemis jurés, ne comptent pas pour autant rester les bras croisés : Benkirane y a investi un ancien membre fondateur du PAM, Najib Ouazzani, comme tête de liste PJD. Le MP et l’Istiqlal pourront toutefois jouer les outsiders.
Larache (4 sièges)
Deux grandes figures de la scène politique se livrent un duel sans merci dans cette ville du nord. Les habitants de Larache auront notamment à départager le journaliste et président du syndicat national de la presse marocaine, l’Istiqlalien Abdellah Bakkali, et l’ancien président du MUR, bras idéologique du PJD, Mohamed Hamdaoui.
Fès-nord (4 sièges)
En désignant l’ancien détenu salafiste Abou Hafs second de sa liste, le patron de l’Istiqlal, Hamid Chabat, met toutes les chances de son côté pour remporter son siège au parlement, un an après sa cuisante défaite aux municipales. Même si Omar Fassi Fihri du PJD part favori, rendant la tâche difficile pour le Pamiste Abdelaziz Lebbar.
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