Dimanche 2 octobre. Les militants du PJD se retrouvent dans le siège central du parti à Tanger. Une charmante villa espagnole convertie en QG de campagne du parti de la lampe. Ici, la bataille s’annonce rude pour remporter les cinq sièges très disputés. Dans cette circonscription qui comprend Tanger et Assilah, le PJD avait remporté trois sièges en 2011. En 2016, il ne pourrait en décrocher que deux. « Le PAM [Fouad Elomari, NDLR] va remporter un siège, l’Istiqlal (Hicham Tamsamani) un autre, et le dernier sera sujet à bataille entre nous et le RNI », pense un militant de terrain du parti de la lampe. « L’objectif pour nous est d’avoir 72 000 voix », nous déclare, pour sa part, Samir Abdelmoula, qui espère donc de remporter trois sièges d’après ce calcul. À l’entrée de la bâtisse du siège du PJD, Bilal Talidi, membre du bureau national du PJD et membre dirigeant du MUR (Mouvement unicité et réforme, bras idéologique du PJD), discute et livre des conseils à Samir Abdelmoula. Les militants font pour leur part le plein de tracts et de prospectus en vue d’une journée de campagne consacrée aux zones rurales. « Accélérez, on doit rejoindre ssi Najib, il est déjà sur place », lance un « frère » aux bénévoles.
« On ne voit plus les élus dès qu’ils remportent un siège »
Nous retrouvons l’équipe de campagne dans le souk hebdomadaire de Had Geznaya. Najib Boulif marche dans le souk, distribue sourires et salamalecs. Il s’arrête pour discuter un moment avec les vendeurs et les citoyens. « On votera pour vous », lance un vendeur d’œufs au candidat auquel l’équipe de campagne, exclusivement composée d’hommes majoritairement jeunes, répond: « le peuple veux un deuxième mandat ». Un poissonnier s’adresse à Boulif , mais cette fois sur le ton de la colère : « A chaque fois, à chaque scrutin, les candidats viennent nous voir et une fois élus, on ne les voit plus ». Un barbu vendeur de Saykouk (semoule de couscous au petit lait) invite le ministre délégué au budget à casser la croûte : « Tenez monsieur, c’est pour avoir des forces », dit-il, en tendant un bol à Boulif. « Tu as raison, les politiques ont besoin de forces pour se battre pour les intérêts du peuple » rétorque Boulif, en riant.
A la sortie du Souk, Najib Boulif a été vivement interpellé par un citoyen. « Vous présentez dans votre liste Samir Abdelmoula, qui est impliqué dans le dossier Comanav. Je vous ai envoyé un message sur Facebook, et vous m’avez répondu que c’est un dossier hérité ». «Venez discuter, ne lancez pas comme ça des accusations », lui rétorque le ministre PJD.
Une fois le tour du souk de had Gaznaya terminé, direction un autre marché, Had Gharbia. Ici, le PJD a prévu de tenir un meeting. Le parti a installé son stand devant un restaurant de kefta grillée. « Nous, on ne se cache pas dans nos ministères ou on envoie des personnes qui nous représentent. On vient vous voir directement », lance Najib Boulif à la centaine de personnes présentes. « Où sont les directions du parti en carton ? » ajoute-t-il encore, référence implicite à ses adversaires du PAM. « Le peuple marocain sait qui veut nous faire revenir à l’ère de Basri et d’Oufkir », poursuit-il. Et d’ajouter: « Ce parti que vous connaissez veut défendre les libertés individuelles, leur leader disait que nos jeunes n’ont pas d’argent et que nos filles ne veulent pas sortir avec eux. Voilà ce que veulent ces personnes : que le vice, qui existe malheureusement dans certaines familles, se répande » proclame-t-il, visant une nouvelle fois le PAM.
Devant la foule, le ministre délégué aux transports explique que son parti vise au niveau national deux millions de voix. « On continuera à se battre contre tahakoum. Je dis aux moqadems et aux chioukhs que c’est notre gouvernement qui s’est tourné vers eux en augmentant leur salaire de 500 dirhams », rappelle la tête de liste du PJD à la circonscription de Tanger-Assilah.
Plus tard dans la journée, le PJD a organisé une marche en arpentant les avenues de Tanger. Dans cette marche avaient participé quelques centaines de personnes, avec les cinq candidats Najib Boulif, Samir Abdelmoula, Mohamed Khiyi et Abdellatif Berrehou. Une manière pour le parti de la lampe de montrer sa présence et sa force électorale.
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