Benkirane, et la bourde qui ne passe pas

Après Taroudant, le secrétaire général du PJD est arrivé à la cité des fleurs, lundi 3 octobre. Abdelilah Benkirane a été accueilli comme une star par les militants et les sympathisants du parti de la lampe. Il a prononcé son discours devant plusieurs milliers de personnes qui ont rempli la place du boulevard de la résistance à Mohammedia. Son allocution a été précédée par le mot du président du conseil national du parti et tête de liste à la ville de Mohammedia, Saadeddine Elothmani, et de la performance du groupe mythique Lemchaheb.

Toutefois, le chef du parti islamiste s’est écarté des principes de délicatesse en s’attaquant violemment au secrétaire général du PAM, Ilyas Elomari, « On me demande si je vais former une coalition avec le PAM si je reste à la tête du gouvernement. Mais est-ce que je vais contracter une alliance avec un menteur ? (…) Tu es un menteur, fils de… », a-t-il harangué avant de se rattraper en ajoutant « fils du mensonge ». Se rendant compte de sa bourde à l’adresse de la mère de son adversaire politique, il a tenté de se rattraper en disant: « Vendre les œufs est un honneur, mes salutations à cette femme ». Cela ne l’empêchera pas d’ajouter : « Mais elle aurait dû mieux l’éduquer ».

Votez Halal !

Mohammed Benmoussa, imam de la mosquée Idriss Ier à Fès, a appelé dans une vidéo publiée sur Facebook, à aller voter, considérant que c’est un devoir religieux et national. Jusque là tout va bien, sauf que l’imam très célèbre dans la ville de Fès ne s’est pas arrêté là. Il a incité les électeurs « à voter pour le projet qui encourage l’islam et la préservation de la foi musulmane » avant de renchérir : « Et il est prohibé de voter pour quelqu’un qui a un programme contraire à l’islam ».

Un dahir royal datant de 2014 interdit aux imams toute activité politique ou syndicale pendant l’exercice de leur mission, qui doit se limiter au champ religieux : l’appel à la prière, la lecture du coran et son interprétation. Les prêches doivent véhiculer les valeurs de fraternité et de tolérance et être dénués de tout contenu politique.

Ilyas Elomari répond à Benkirane

Dans une déclaration à l’agence EFE, lundi 2 octobre, le chef du gouvernement avait pris pour cible Ilyas Elomari, en affirmant que ce dernier « n’a jamais montré sa femme en public, alors que tous les Marocains connaissent la mienne » La réaction du patron du PAM n’a pas tardé. Dans un entretien du 3 octobre donné à Radio Plus, Ilyas Elomari répond :« Ma femme n’est pas un tableau ou une poupée pour que je l’expose devant les gens (…) Ma femme est une grande responsable des droits de l’Homme dans le pays, nous nous sommes mariés par amour dans des moments difficiles et c’est le sentiment qui préside encore à notre union ».