Éditorial. Vendredi 7 octobre, allons voter !

Par Aicha Akalay

Il y a des moments dans la vie politique d’un pays où l’espoir doit l’emporter. Le vendredi 7 octobre sera l’un de ces rares instants, où, appelés aux urnes, les citoyens influeront sur leur avenir. À TelQuel, nous espérons que nos lecteurs ne resteront pas imperméables à cet appel, car ce n’est pas le moment de nourrir de l’indifférence pour la vie politique. Il est vrai que beaucoup d’orientations stratégiques que prendra le pays ne dépendront pas du gouvernement élu, mais ce sont nos votes qui façonneront le parlement.

Si la majorité des députés n’exercent pas leur pouvoir comme leur mission le leur impose, qu’ils s’absentent et ne proposent rien, il y a toujours une soixantaine d’élus qui font honorablement leur travail. Ils remplissent les bancs de l’hémicycle avec une régularité exemplaire, ils étudient les lois et votent les amendements. Au sein de chacune des huit commissions du parlement, une petite dizaine d’irréductibles se penchent sérieusement sur des questions essentielles pour le Maroc, y compris sur des problématiques internationales. Pour renforcer cette minorité de députés dévoués, c’est maintenant qu’il faut agir et aller voter.

Ce que nous ne ferons pas à TelQuel, c’est choisir un favori pour ce scrutin législatif. Ce n’est pas notre mission de média. Nous vous invitons par contre à scruter d’un œil vigilant le contenu des programmes des partis (voir le détail sur telquel.ma). Certaines mesures proposées resteront des vœux pieux. Mais ces programmes ont le mérite d’afficher les intentions des formations politiques, et aussi leur sérieux. Nul ne doit ignorer que, dans son programme, le PJD prévoit une corrélation de la culture aux valeurs religieuses, que le PAM met l’accent sur les PPP (partenariats public-privé) pour répondre aux maux de l’éducation et de la santé, que le RNI et l’Istiqlal promettent un taux de croissance hors agriculture de 8%, le plus important de toutes les formations, que le PPS défendra encore son service sanitaire national, ou encore que la FGD veut financer l’éducation avec l’argent des phosphates et du secteur bancaire.

Nous souhaitons, chers lecteurs, que vous vous déplaciez en nombre pour élire un Maroc que nous défendons. Un royaume confiant et ouvert sur le monde, à l’écoute de ses citoyens, surtout les plus vulnérables. Un Maroc qui consacre l’État de droit, le mérite et l’effort. Un pays qui impose à ses dirigeants la reddition des comptes, et tourne le dos aux passe-droits et au népotisme. Une nation fière de la diversité de ses citoyens, de leurs croyances et de leurs opinions, et qui sacralise les libertés individuelles. Parce qu’il ne suffit pas de commenter, dénoncer et se livrer à l’exercice salutaire de la critique dans ces colonnes, allons aux urnes donner la chance à ce Maroc.