Qu’est-il advenu de l’étude sur la Vision 2020 lancée par Lahcen Haddad en février ? Confié au cabinet Boston Consulting Group (BCG), le diagnostic à mi-parcours de la stratégie de Yassir Zenagui devait être présenté en juin, avant que l’événement ne soit remis aux calendes grecques. « Sa présentation n’est pas prévue », nous déclare, laconique, le ministre du Tourisme dont le mandat touche à sa fin. Une source autorisée au sein de son département est un peu plus prolixe : « Il appartiendra à son successeur de la présenter ou de l’abandonner. » L’étude de BCG, qui a coûté pas moins de sept millions de dirhams, serait ainsi vouée à l’abandon.
Vision à revoir
Le 19 février, Lahcen Haddad réunit plusieurs responsables du monde du tourisme pour annoncer le lancement d’une étude à mi-parcours de la vision 2020, lancée cinq ans plus tôt par son prédécesseur Yassir Zenagui. Objectif : Diagnostiquer de l’état d’avancement des chantiers de la stratégie touristique et proposer des schémas de réajustement pour les quatre années à venir. Les experts de Boston Consulting Group, invités aussi à la réunion, devaient rendre l’étude deux à trois mois plus tard.
Pas de maître à bord
Ces révélations interviennent alors que le secteur du tourisme affiche de mauvaises performances. En 2015, le secteur a engrangé près de 59 de milliards de dirhams, soit une progression de 1% par rapport à 2012, bien que les arrivées aient, elle, progressé de 9%. On est bien loin des 120 milliards prévus par la vision 2020. Précision : Le tiers des nuitées enregistrées dans les établissements hôteliers classés provient du marché interne. Autre échec de la Vision : le plan Azur, dont aucune station ne fonctionne à plein régime.
Question gouvernance, le bilan est mitigé. Signés en grande pompe, les quinze contrats-programmes signés avec les régions, pour un budget estimé à 160 milliards de dirhams sur cinq ans, peinent à trouver des financements. Et ce n’est pas tout : deux gros chantiers prévus dans la Vision 2020 attendent encore leur réalisation : la Haute autorité du tourisme, censée garantir la cohérence de la stratégie touristique, et les agences de développement touristique, outil de promotion tombé aux oubliettes.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer