Moins de 2% de croissance pour le Maroc en 2016 selon Mohamed Boussaid

Après les organismes nationaux et internationaux, le ministère de l’Économie revoit ses prévisions de croissance à la baisse. Le taux de croissance ne dépassera pas 2% en 2016, affirme Mohamed Boussaid.

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Mohamed Boussaid. Crédit : Tniouni

Il était temps. Le ministère des Finances revoit enfin à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016. Mohamed Boussaid, le ministre de l’Économie et des finances a annoncé, le 23 mai à Rabat, que «le taux de croissance devrait se situer au-dessous de 2 % en 2016, plombé par la valeur ajoutée agricole» nous apprend la MAP. Le gouvernement avait prévu le taux de 3% dans le cadre de la loi de finances 2016.

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«Sur la base d’une prévision de production céréalière de 33,5 millions quintaux, la valeur ajoutée agricole connaitra une régression de 7,3 % par rapport à 2015, ce qui impactera le taux de croissance», a expliqué Boussaid, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du colloque international sur le thème «Quel modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents ?», qui se tiendra les 2 et 3 juin à Skhirat.

Malgré ces chiffres alarmants, Boussaid se veut rassurant en avançant que la campagne agricole enregistre de bonnes performances, notamment l’arboriculture fruitière qui affiche une croissance estimée à 15 %, les cultures industrielles (5 %) et les cultures maraîchères (5 p%), a précisé le ministre. La branche des céréales, qui est mal au point, représente 70% de la production agricole nationale. Le reste n’a pas réussi à sauver la campagne agricole.

La valeur ajoutée non agricole permet d’amortir le choc. Ainsi, le ministre met en avant l’activité touristique qui enregistre pour sa part, une progression de 6,6 % en termes de recettes, malgré une légère baisse des arrivées (-0,5 %) et des nuitées (-0,9 %) au premier trimestre 2016 par rapport à la même période de l’année précédente. Dans sa prévision, le ministère de l’Economie et des Finances mise sur la consommation des ménages.  Cette dernière est favorisée par l’évolution maîtrisée des prix à la consommation et l’évolution globalement favorable des revenus des ménages, bénéficiant, notamment, des crédits à la consommation (+5,6 % à fin mars).

1,8% de taux de croissance pour la BAD

L’annonce du ministre Boussaid a coïncidé avec celle de la BAD (Banque africaine de développement) qui, de son côté, projette une croissance de 1,8%. Ces prévisions ont été révélées dans son nouveau rapport Perspectives économiques en Afrique 2016, publié le 23 mai à l’occasion des 51Assemblées générales annuelles de l’institution africaine qui se tient jusqu’au 27 mai à Lusaka, en Zambie.

Avant le ministère de l’Économie et la BAD, tous les organismes aussi bien nationaux qu’internationaux ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour le Maroc en 2016. Au niveau national, Bank Al-Magrib a prévu 1% de croissance, le CMC 1,2% et  le HCP 1,3%. Plus optimistes, les institutions internationales, telles que le FMI et la Banque mondiale, tablent sur une croissance respectivement de 2,3% et  1,7%,  du PIB en 2016.

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