C’est enfin acté. Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances, a présidé le vendredi 6 mai au siège de son ministère la cérémonie de paraphe du cahier des charges liant l’État aux nouveaux actionnaires de la Bourse de Casablanca (banques, entreprises d’assurances, sociétés de Bourse, la Caisse de dépôt et de gestion et Casablanca Finance City Authority). La signature du cahier des charges était l’étape finale du projet de démutualisation, qui a démarré le 25 novembre 2015. Mais qu’implique cette opération pour la Bourse de Casablanca ? Éclairage en cinq points.
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1- Un nouveau tour de table pour la Bourse
C’est l’un des principaux axes du cahier des charges signé vendredi 6 mai. Revoir l’actionnariat de la Bourse casablancaise traduit la volonté des acteurs financiers de mettre en phase les missions de cette institution avec le projet de développement du marché boursier. La Bourse se transformera en holding. Elle aura la mission de gérer l’ensemble des infrastructures du marché financier. Cette gestion inclut également les entreprises du marché à terme que la Bourse va créer (Société gestionnaire et Chambre de compensation).
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2- Un champ d’action plus large
À travers le nouveau cahier des charges, l’institution de la Bourse de Casablanca aura un rôle étendu en matière de développement du marché. Cela signifie qu’elle sera en charge de la structuration d’instruments financiers sur le marché boursier et de façon plus globale, de l’enrichissement continu de l’offre de produits et services. Cela passera, notamment, par la mise en place d’un marché dédié aux Petites et moyennes entreprises (PME), la cotation des Exchange-Traded Funds (ETF) et des fonds «qui ouvrent de grandes perspectives et devront favoriser une plus grande liquidité du marché boursier ou encore l’encadrement des conseillers en investissements financiers», explique Mohammed Boussaid.
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3- Le renforcement des règles de bonne gouvernance
Suite à la nouvelle structure de l’actionnariat, les règles de bonne gouvernance de la Bourse se verront renforcées. L’ensemble des acteurs participant à ce projet seront désormais impliqués dans la définition de la stratégie de développement de la place. Aussi, il sera institué un comité de suivi auprès de la Bourse, chargé de la mise en place des nouvelles infrastructures du marché.
4- Faire de CFCA un hub financier
La Bourse devra désormais participer de manière proactive à l’accompagnement du positionnement de Casablanca Finance City Authority (CFCA) en tant que hub financier sur la scène régionale. Concrètement, la Place contribuera à la mise en place d’un environnement compétitif pour la cotation des titres étrangers et la diversification des instruments financiers offerts aux investisseurs internationaux.
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5- Préparer le terrain à une véritable réforme du marché financier
La finalisation du processus de démutualisation est le prélude d’une réforme plus globale du marché boursier, attendue par les professionnels depuis plus d’une dizaine d’années. Il s’agit, notamment, de la mise en place d’outils capables de sortir la Bourse casablancaise de sa léthargie chronique. Car il faut rappeler que démutualisation ou pas, le véritable problème de la Bourse de Casablanca est la faible volume des échanges. La volumétrie enregistrée en 2015 représente 27% seulement de celle de 2007. Pour les professionnels, c’est cette problématique qu’il faut résoudre en priorité.«Nous avons collaboré au projet de démutualisation porté par Boussaid, justement pour passer à un autre palier de développement, celui de la liquidité et de la volumétrie», avoue un professionnel du secteur.
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