Hayat et son fils, Khaled, habitent une modeste maison traditionnelle située en face du cimetière de Ras Jebel, une petite localité à trente kilomètres à l’est de Bizerte. La cinquantaine, son visage sévère marqué par la fatigue, Hayat nous conduit affablement dans la chambre de son fils. Une pièce de neuf mètres carrés dans laquelle flotte une odeur de tabac froid, avec en fond sonore des sourates du Coran. Khaled est à peine visible. Camouflé sous sa couverture, il peine à tourner la tête pour nous saluer. Khaled Ben Najma avait 21 ans lorsque, le 13 janvier 2011, il tente de sauver son ami blessé par balles alors qu’il manifestait pour plus de démocratie dans son pays. Manque de chance, Khaled reçoit à son tour trois balles dans le corps, dont une qui traverse sa colonne vertébrale. Paralysé à vie, il est devenu l’un des symboles des laissés-pour-compte de la « révolution du jasmin ». Reportage.
Reportage. Le martyr d'un blessé de la révolution tunisienne
Sur les 700 blessés de la révolution tunisienne, six sont dans un état critique. Rencontre avec l'un d'eux, Khaled Ben Najma, paraplégique.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer