Vers un débat parlementaire ? La répression de la manifestation des enseignants stagiaires, qui a eu lieu le 7 janvier à Casablanca, suscite le débat au sein de la classe politique. Le gouvernement, à travers son porte-parole Mustapha El Khalfi, s’est dédouané de toute responsabilité en indiquant qu’il « n’est pas responsable des excès de violence ». Le ministre de la Communication, qui s’exprimait à l’ occasion d’une conférence organisée par le journal Al Michaal, a également tenu à indiquer que «monsieur Ramid ( le ministre de la Justice, ndlr) a été clair quand il a publié la circulaire relative au comportement des forces de l’ordre avec les manifestants pacifiques ». Un document, qui garantit le droit à la manifestation pacifique et appelle au respect de la loi par les forces de l’ordre avant toute intervention.
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Un « crime grave »
La vision du gouvernement n’est, étonnamment, pas partagée par les parlementaires du PJD. Le 8 janvier, à l’occasion d’une session de question orale au gouvernement, le groupe parlementaire du PJD a réclamé des explications au ministère de l’Intérieur qui n’a toujours pas communiqué sur l’évènement.
Le député du parti de la lampe Abdelaziz a, quant à lui, qualifié l’intervention policière lors de la manifestation du 7 janvier de « crime grave » lors de cette même session. Interrogé par nos confrères de Lakome2, l’élu de l’Oriental a appelé à une poursuite judiciaire des « responsables ». Des responsables qu’Aftati n’hésite pas à designer puisqu’il s’agit selon lui de « Mohammed Hassad » qui est impliqué de par son statut de ministre de l’Intérieur et de Mustapha Ramid dans le cas où la Justice recevrait des « des plaintes de la part des victimes de la violence policière sans entamer des poursuites judiciaires ».
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Hammouchi et Hassad au Parlement ?
À la chambre des représentants, le groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal a réclamé la convocation du ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad, et le directeur de la DGSN Abdelatif Hammouchi, pour une réunion de la commission interne et les collectivités territoriales, afin d’avoir des explications sur la violence policière à l’encontre des enseignants stagiaires.
Le principal parti d’opposition, l’Istiqlal, est lui aussi intervenu lors de la session de question orale du 8 janvier. Une session durant laquelle le parti de la balance a réclamé la convocation du ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad, et le directeur de la DGSN Abdelatif Hammouchi en vue d’obtenir des explications sur les incidents du 7 janvier. Le secrétaire général de l’Istiqlal Hamid Chabat a, quelques heures après la manifestation, dénoncé la violence des forces de l’ordre en affirmant que « ces actes sont inacceptables [car] les enseignants stagiaires ont le droit de manifester pacifiquement ».
Pour rappel, les enseignants stagiaires manifestaient le 7 janvier pour le retrait de deux décrets adoptés par le Ministère de l’Éducation le 8 octobre 2015. Le premier, met un terme à l’intégration automatique des professeurs stagiaires, à l’issue de leur année de formation dans les centres régionaux des métiers de l’enseignement et de la formation (CRMEF) dans la fonction publique, en vigueur depuis l’indépendance. À la place, il a instauré un concours de sortie permettant l’accès à l’enseignement dans le public. Quant au second décret mis en cause, il réduit de moitié la bourse des enseignants stagiaires qui passe de 2 454 à 1 200 dirhams.
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