Invité de l’émission le Talk, du journal français Le Figaro, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa a répondu aux questions du journaliste Yves Thréard. En marge des 60 ans des accords de la Celle-Saint-Cloud, qui mirent en place le processus de transition vers l’indépendance du Maroc, ce dernier est revenu sur les relations actuelles entre la France et le Maroc. Après la brouille diplomatique de plusieurs mois, Benmoussa a estimé que « la page de cette période délicate est totalement tournée». Et de rappeler que « sa Majesté le Roi et le président français François Hollande ont fait de leur rencontre un succès, dans un climat de confiance, d’amitié et de travail. » L’ambassadeur a évoqué « l’histoire commune » unissant ces deux pays, comme socle indélébile des enjeux futurs, communs aux deux pays.

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Selon lui, un travail de coopération « extrémement étroit et à l’avantage des deux pays » contribue à la sécurité de la France et du Maroc, en matière de lutte contre le terrorisme. Il en veut pour preuve un certain nombre d’attentats déjoués, aussi bien en Europe, qu’au Maghreb. Au-delà de la lutte contre le terrorisme, Benmoussa s’est réjoui des accords signés, lors de la rencontre entre Mohammed VI et Hollande, sur la formation des imams français par le Maroc. « La lutte contre la radicalisation est tout aussi importante.» conclut-il. L’ambassadeur s’est également penché sur la question migratoire en stipulant notamment que le Maroc était passé de pays  « principalement transitoire »  à un « pays d’accueil », rappelant au passage que depuis 2014, le Maroc avait  régulariser 20 000 migrants principalement originaires d’Afrique Sud-saharaienne, en leur apportant un accès à des droits sociaux, en terme d’accès à l’emploi notamment. « Aujourd’hui, la question migratoire doit être traitée sur le long terme, sur une démarche de solidarité entre tous les pays concernés. » indique-t-il.

Le Sahara, une question délicate

Questionné sur la question du Sahara, et plus précisement sur la sortie médiatique de Ban Ki-moon qui estimait que « la situation dans le nord-ouest de l’Afrique est de plus en plus alarmante », Benmoussa affirme que le Maroc « est très vigilent par rapport aux risques qui existent dans cette région. Le Sahara marocain est l’une des régions les plus sécurisés de la région Saélo-saharienne. » Conscient de la situation délicate et sensible de cette région, l’ambassadeur du Maroc, estime que « la nouvelle inflexion dans le développement économique de cette région, voulue et initiée par le Roi, va dans le sens d’un apaisement et d’une pacification. »

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Abidar et le libre arbitre

A la fin de l’entretien, le journaliste Yves Thréard interroge son invité sur un fait d’actualité: le départ en France de l’actrice Loubna Abidar, après son agression. Chakib Benmoussa estime qu’il est de son « libre arbitre » de partir ainsi du Maroc si elle estime que c’est nécessaire. Cependant, l’ambassadeur a tenu à rectifier certaines choses quant au comportement des policiers qui l’ont reçuE : « Il faut clarifier une chose. Loubna Abidar a été bien traitée et reçue comme n’importe quelle personne. » a-t-il affirmé. Revenant plus longuement sur le phénomène « Much Loved« , Benmoussa a estimé qu’au niveau du Maroc, certains ont considéré ce film comme étant très provocateur, quand d’autres y voyaient une manière d’apporter l’éclairage sur des sujets sensibles. «Sur ces sujets-là, il y a un débat qui existe au Maroc, cela a été jugé trop sensible, mais le débat continue. Ce n’est pas une question de liberté d’expression.» a conclu l’ambassadeur.