Salut à vous les amis. Zakaria Boualem vous souhaite la bienvenue sur cette page enjouée, consacrée on ne sait trop pourquoi à l’expression de sa pensée. Le héros de la semaine s’appelle Tony Blair. L’ancien Premier ministre britannique a expliqué cette semaine qu’il présentait ses excuses pour la guerre en Irak.
Il s’estime un peu responsable des ténèbres dans lesquelles cette région du monde s’est retrouvée plongée, le bougre! Ce n’est pas la première fois qu’il s’excuse. Déjà en 2007, en quittant le pouvoir, il avait expliqué qu’il s’excusait pour les erreurs qu’il avait pu commettre, sans plus de précision.
Cette fois, le héros britannique l’a clairement avoué: l’invasion de l’Irak était une spectaculaire connerie. Il a précisé qu’il avait été trompé par cette histoire d’armes de destruction massive. La terre entière savait que c’était une arnaque, mais pas lui, le pauvre! Il est étonnant qu’un Premier ministre soit moins bien informé qu’un Zakaria Boualem.
Le million de citoyens britanniques qui étaient alors descendus dans la rue pour afficher leur opposition à la guerre ne lui ont pas mis la puce à l’oreille, c’est plutôt bizarre! Il avait pourtant l’air très sûr de lui, à l’époque, le Guercifi s’en souvient très bien. Comme son gourou la Bouche, il nous développait ses âneries sur l’axe du mal avec un front d’une exceptionnelle dureté. Et aujourd’hui, donc, il s’excuse.
Il faudrait transmettre ces excuses aux malheureux qui ont dû fuir la région, traverser de nuit des pays aussi hospitaliers que la Hongrie, prendre quelques coups de savate au passage pour recommencer à zéro leur vie dans un pays inconnu, il se sentiront sans doute mieux dans leur douloureux exil. Les infortunés qui ont été décapités sur place, ceux qui ont succombé aux bombardements ou sauté sur une mine ont malheureusement quitté ce monde sans cette information cruciale: Tony Blair s’est excusé. Mais pourquoi donc? Pourquoi il ne fait pas comme son pote le Texan, qui se tape des barbecues et peint des tableaux en regardant, peinard et sans état d’âme, tomber ses dividendes d’actionnaire de société pétrolière?
Il y a deux options: la première, c’est qu’il a peut-être mauvaise conscience. Après tout, c’est possible. Zakaria Boualem peut comprendre ça, il a lui-même beaucoup de mal à s’endormir quand il passe trop de temps au café au lieu de travailler à l’édification du Maroc Moderne, démocratique, socialiste, africain, capitaliste, méditerranéen, etc. On me signale à l’instant que c’est là l’effet de la caféine, et que les remords n’ont rien à voir là-dedans. Passons.
La seconde possibilité, c’est que Monsieur Blair se fout de notre gueule. Il est un peu déçu que cette petite guerre ait entaché son bilan, et il se dit qu’avec des excuses, son étoile va briller plus fort dans le cœur des gens. Dans les deux cas, c’est assez touchant comme attitude. Mais revenons à la guerre en Irak. Zakaria Boualem a découvert que Monsieur Powell, l’homme qui avait exhibé devant le Conseil de sécurité de l’ONU un tube ridicule en nous expliquant qu’il contenait un produit abominable a lui aussi, depuis, annoncé qu’il nous avait menti.
Nous avons donc deux superpuissances démocratiques qui ont monté un plan foireux pour attaquer l’Irak, et qui ont au passage généré un puissant chaos et ravagé plusieurs centaines de milliers de vies. On peut donc parler de complot, c’est légitime. C’est même officiel. Aujourd’hui, pourtant, à chaque fois que Zakaria Boualem doute un peu de la version officielle des faits qu’on lui sert aux infos, il est accusé d’être un complotiste aux idées confuses.
Lorsqu’il se pose des questions sur la genèse des extraordinaires illuminés de Daech, par exemple, on lui ferme le clapet en lui expliquant qu’il a vu trop de films. Lorsqu’il se demande à haute voix comment est-il possible que ces gars nous balancent une bande-annonce par semaine du niveau de Spielberg alors que depuis la nuit des temps les Arabes n’ont pas été capables de nous pondre un seul film de guerre convaincant, il passe pour un crétin. Il se pose plein de questions de ce genre. Il n’a pas de théorie clé en main, juste des questions et des doutes… Il espère sincèrement que, dans dix ans, personne n’aura le visage pour venir s’excuser…