Des responsables du foot allemand ont-ils graissé la patte à des dirigeants de la FIFA afin d’obtenir l’organisation du Mondial de 2006? C’est en tout cas l’accusation portée par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Après celui de 2010, soupçonné d’avoir été acheté par des Sud-Africains, le Mondial 2006 serait-il le troisième Mondial où le Maroc a été candidat, et sur lequel il y a des soupçons de corruption?
En tous cas, l’hebdomadaire Der Spiegel porte de lourdes accusations contre plusieurs intervenants dans cette affaire. Il a affirmé que l’Allemagne a acheté des voix au sein de la FIFA pour remporter l’organisation du Mondial 2006, ce que la Fédération allemande du Football (DFB) a nié, tout en reconnaissant un versement de 6,7 millions d’euros sans lien avec cette compétition.
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Le Spiegel assure que le Comité de candidature allemand s’était constitué une caisse noire qui a servi à acheter des voix pour le Mondial 2006, grâce à un prêt personnel de l’homme d’affaires suisse d’origine française Robert Louis-Dreyfus, alors patron d’Adidas et ex-propriétaire de l’Olympique de Marseille, aujourd’hui décédé.
Selon l’hebdomadaire allemand, celui-ci aurait secrètement prêté 10,3 millions de francs suisses (soit 6,7 millions d’euros selon les cours de l’époque) à la DFB avant la désignation du pays hôte le 6 juillet 2000. Un prêt qui aurait servi, crois savoir le Spiegel, à s’assurer les votes de quatre membres asiatiques parmi les 24 du Comité exécutif de la FIFA, dont le Sud-Coréen Chung Mong-joon.
Ces membres asiatiques auraient alors voté avec les Européens en faveur de l’Allemagne, qui a remporté l’élection 12 voix à 11 face à l’Afrique du Sud, après le non-vote du Néo-Zélandais Charles Dempsey au dernier tour de scrutin. Selon le Spiegel, Robert Louis-Dreyfus a souhaité récupérer son argent plus d’un an et demi avant l’ouverture du Mondial-2006. L’hebdomadaire allemand affirme que la DFB a alors eu recours à un compte genevois de la FIFA qui devait ensuite transférer cette somme sur un compte de M. Louis-Dreyfus à Zurich.
Pour le journal, Franz Beckenbauer, alors patron du Comité d’organisation, et Wolfgang Niersbach, alors secrétaire général de la Fédération allemande, qu’il préside désormais, étaient forcément au courant de la situation. Les deux concernés rejettent ces allégations de corruption.
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Avec AFP
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