A peine la Coupe du monde 2014 terminée, les regards se tournent déjà vers les éditions 2018 et 2022 qui se tiendront respectivement en Russie et au Qatar. La tenue de l’évènement footballistique majeur sur les terres de ces deux pays, qui ont été désignés le 2 décembre 2010 par la Fifa, fait d’ores et déjà débat. Une contestation ou se mêlent raisons sportives et politiques.
Ainsi l’organisation de la Coupe du monde russe a déjà été critiquée par des hommes politiques allemands suite au crash de l’avion MH17 en Ukraine que les Etats-Unis l’imputent aux séparatistes pro-russe. Pour le vice-président du groupe parlementaire de la coalition CDU/CSU (coalition gouvernementale, ndlr), Michael Fuchs, « la Fifa doit repenser à la candidature russe si Moscou n’est même pas capable de garantir la sûreté des routes aériennes ». La France et l’Allemagne constitueraient des alternatives fiables pour remplacer la Russie selon Fuchs.
Un Mondial russe « impensable »
Le ministre de l’Intérieur de l’état allemand de Hesse abonde dans le même sens que Fuchs : « si Poutine ne coopère pas activement dans l’enquête sur le crash, l’organisation de la Coupe du monde 2018 en Russie est inimaginable ». Aux Pays-Bas, le pays le plus touché par le crash du vol MH17, la fédération de football locale (KNVB) a publié un communiqué dans lequel elle suggère qu’il serait « plus approprié de discuter de la Coupe du monde en Russie […] lorsque l’investigation concernant le désastre sera terminée ».
Le crash de l’avion MH17 est également une source de contestation pour le vice-premier ministre britannique, Nick Clegg. Dans une interview au quotidien britannique, Sunday Times, Clegg a déclaré que l’organisation de la Coupe du monde en Russie était « impensable » précisant que si l’événement avait effectivement lieu, la communauté internationale aurait l’air « très faible et très hypocrite ». Dans son interview, le responsable britannique a également fait référence au conflit qui mine actuellement l’Ukraine : « le beau jeu (le football, ndlr) ne peut pas être entaché par l’agression russe à la frontière ukraino-russe ».
En réponse aux critiques allemandes, la Fifa a déclaré que le Mondial pouvait être « un puissant catalyseur pour un dialogue constructif entre les individus et les gouvernements, contribuant à un développement social positif ». Un rôle de catalyseur que la Russie peut tenir selon la Fédération internationale.
Corruption,« esclavage moderne » et chaleur extreme
L’organisation du Mondial 2022 au Qatar fait également l’objet de doutes. L’émirat est accusé d’avoir payé des responsables de la Fifa afin d’obtenir le droit d’accueillir la compétition. Dans son édition du 1er juin, le Sunday Times révèle, preuves à l’appui, que l’ancien président de la fédération asiatique de football, le Qatari Mohamed bin Hammam a déboursé environ cinq millions de dollars en vue de s’assurer le soutien de plusieurs responsables de la Fifa (notamment africains, ndlr). A noter qu’une commission d’enquête a été ouverte par la Fifa pour élucider cette affaire. Outre les allégations de corruption, le Qatar est également accusé de maltraiter les employés participant à la construction des stades censés accueillir le Mondial. Selon le quotidien britannique, The Guardian, la construction des stades pourrait coûter la vie à plus de 4 000 ouvriers venant d’Inde ou du Népal. Dans les colonnes du Guardian, le traitement accordé à ces ouvriers est comparé à de «l’esclavage moderne ».
La Coupe du monde qatarie suscite également des doutes d’un point de vue sportif. Si le Mondial qatari a lieu durant l’été, les joueurs devront faire face à des températures qui pourraient dépasser les 50 degrés. Des conditions climatiques, qui pourraient offrir un faible niveau de jeu et handicaperaient la récupération des joueurs. En cas d’organisation de la Coupe du monde en hiver, les calendriers de football européens seraient entièrement chamboulés.
A noter que selon le journaliste sportif américain, Jorge Ramos, qui travaille à ESPN, la Fifa aurait demandé aux responsables de la candidature américaine (qui s’est inclinée face au Qatar lors du troisième tour de vote en 2010, ndlr) de se tenir prêt en cas d’annulation de la Coupe du monde au Qatar. Pour rappel, depuis la création de la Coupe du monde seule la Colombie s’est vue retirer l’organisation de la compétition, en 1986, pour causes de troubles économiques.
Votre dernière affirmation est fausse, la coupe du monde de 1986 état octroyée à la Colombie. Puis, suite à des retards et à l’insécurité l’édition est revenue au Mexique et ce fut une des plus belle.