Telquel.ma. Comment en est-on arrivés à un projet de loi déposé au parlement suédois par des députés du parti social-démocrate des travailleurs, appelant à reconnaître le polisario ?

Mohamed El Yazghi. C’est une question de courants au sein des partis. Depuis longtemps, il existe un courant au sein du parti social-démocrate suédois qui soutient le polisario. Lors des élections législatives suédoises en 2014, même des députés de ce parti ont utilisé cet argument pour gagner ces élections. Actuellement, ce courant au sein de ce parti est devenu majoritaire. Voila ce qui explique que ce projet de loi, qui avait été rejeté en 2012 par le gouvernement à l’époque, est remis sur la table aujourd’hui. Ce même courant existe également en Norvège et au Danemark, mais dans une moindre mesure.

Cette offensive de ce parti ne s’explique-t-elle pas également par le faible dialogue existant entre les partis de la gauche marocaine et leurs homologues suédois ?

Le dialogue entre les partis de gauche marocains et leurs homologues suédois ne s’est jamais interrompu. De plus, les partis de le gauche démocratique, membres de l’Internationale socialiste, ont toujours été pour la décision de l’ONU concernant la question du Sahara. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que ceux qui sont pour la reconnaissance du polisario, n’ont pas d’information sur ce qui se passe dans cette région. Ce qui serait judicieux de la part de ce courant au sein du parti social-démocrate, c’est de demander l’élaboration d’un recensement de la population de Tindouf. Ainsi, ils auront plus d’informations sur la représentativité du polisario dans cette zone.

Quid des relations économiques entre le Maroc et la Suède? Risquent-elles d’être impactées?

La Suède a beaucoup d’intérêts économiques en jeu au Maroc. Citons juste l’exemple du constructeur automobile Volvo. Pour la Suède, le Maroc est un marché non négligeable puisqu’il vend une grande quantité de camions au Maroc.