Point mort. Mohamed Boussaïd et Abdelkader Amara, respectivement ministres de l’Economie et de l’Energie, se sont entretenus le 18 août avec Mohamed Al Amoudi, patron de Corral holding, actionnaire principal de la Samir. Le but : trouver une sortie de crise. Mais d’après une source proche du dossier, le Saoudien « est venu sans solution ». Dans un communiqué en date du 10 août, l’entreprise annonçait une augmentation de capital, mais elle ne devait pas être actée avant le 12 octobre et d’après les rumeurs, l’actionnaire, qui n’a jamais recapitalisé la Samir, ne promettait d’injecter que 1,5 milliard de dirhams. Rien qu’auprès des banques, la société est créancière de 22 milliards de dirhams. Et l’entreprise est aussi en contentieux avec plusieurs de ses fournisseurs.
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La même source évoque également « les griefs qu’a le Maroc envers la société » ainsi que les « manquements et dysfonctionnements de celle-ci ». Lors de la privatisation de la Samir en 1997, Corral s’était engagé à réaliser des travaux de mise aux normes et d’extension de la raffinerie de Mohammedia, pour un coût de 6 milliards de dirhams. Mais ces travaux n’ont finalement débuté qu’en 2004.
Les investissements ne se sont pas faits sur fonds propre, la société s’est endettée auprès de banques marocaines et étrangères. L’entreprise, qui devait se placer sur un marché concurrentiel, n’a pas acquis suffisamment de parts de marché pour rembourser ses créanciers.
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Pour ce qui est de la gestion immédiate de la crise : « Heureusement que le Maroc a pris ses précautions en matière d’approvisionnement », nous précise notre source, qui regrette que la société ait décidé « de manière unilatérale de suspendre son activité ». L’Etat n’a visiblement pas été mis au courant de l’arrêt d’une partie des activités de raffinage. Le 5 août dernier, l’entreprise annonçait par voie de communiqué l’arrêt de certaines unités de production, du fait du retard d’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut, annonçant que la reprise totale de l’activité est prévue pour la mi-août.
Bien sûr, la situation financière était bien connue. En 2013, le responsable d’une banque créancière de la Samir affirmait déjà au journal Economie et entreprises : « Le plus facile pour lui [Mohamed Al Amoudi, ndlr] est de jeter l’éponge. Reste à savoir si l’Etat a un plan de rechange ».
Ce 19 août dans la journée, le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi s’est exprimé sur le sujet en déclarant officiellement que le gouvernement « ne céderait à aucune pression, marchandage ou chantage » de la part de l’entreprise.
Pour le moment, aucun chômage technique n’a été déclaré, d’après la CDT. Et la cotation de la Samir à la bourse de Casablanca est toujours suspendue.
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