La Samir poursuivie aux Etats-Unis pour un montant de 13,7 millions de dirhams

La raffinerie de Mohammedia est confrontée à une série de procès face à ses partenaires commerciaux étrangers dont l’armateur grec Dynacom. L’entreprise a assigné la société marocaine devant la justice américaine pour un montant de 13,7 millions de dirhams.

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Crédit: AIC Press

La Samir doit faire face à un procès outre-Atlantique. L’histoire débute le 1er juillet 2015 quand la justice américaine reçoit une plainte visant la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir). Le plaignant est un de ses prestataires de services : Dynacom Tankers. Sur le site de la « United States courts », on peut lire que l’armateur de navires grecs réclame le montant de 13,7 millions de dirhams (1,38 million de dollars). La somme correspond à la dette fournisseur de la société grecque vis-à-vis de la raffinerie.

D’après la Cour du district sud de New York qui traite cette affaire, quatre filiales de Dynacom Tankers se sont constitués comme partie civile. Bremen Industrial Carries, Mycenae Shipmanagers, Tourel et Fletching Corp ont été engagées par des contrats d’affrètement avec la Samir durant la période 2012-2014. Les quatre sociétés plaignantes ont désigné pour avocat, Stephen Simms, un des principaux associés du cabinet Simms Showers LLP, spécialisé dans les litiges maritimes et de contentieux de transport. La Samir, de son côté, n’a pas encore soumis à la Cour le nom de son représentant légal. Ce qui, à priori, semble logique puisque l’entité juridique du groupe la Samir affirme à Telquel, «n’avoir reçu aucune notification du tribunal de New York concernant cette affaire». Elle confirme, en revanche, le conflit commercial avec le groupe Dynacom. La raffinerie avoue à demi mot que d’autres dossiers sont en justice : «Les dossiers en justice impliquant des armateurs de navires, dont Dynacom en fait partie concernent les surestaries dues aux attentes aux ports de chargement et déchargement, et rentrent dans l’exercice normal de l’activité d’approvisionnement de la raffinerie». Elle explique que la plupart des réclamations de surestaries sont traitées et payées après confrontation des décomptes des parties (Samir et Armateurs) selon les clauses contractuelles des chartes de chacun. Les litiges en justice sont généralement enclenchés faute d’accord des parties sur les causes et coûts des retards.

Dette brute de 24 milliards de dirhams

Le conflit juridique opposant l’armateur grec à la raffinerie historique pour un montant réclamé de près de 14 millions de dirhams n’est que la partie apparente d’un endettement abyssal. L’année dernière, la Samir a fait état, lors de la présentation de ses résultats financiers d’un montant de dette brute de 24 milliards de dirhams. La seule porte de sortie que peut envisager la société marocaine est l’augmentation de capital. Annoncée depuis quelques années déjà, elle n’a jamais été réalisée par l’actionnaire majoritaire saoudien de droit suédois, Corral  Petroleum Holdings AB (67% du capital) détenu par Mohamed Hussein Al Amoudi. Ce retard enregistré au niveau du relèvement du capital de la raffinerie inquiète les établissements bancaires marocains qui se montrent prudents quant à l’octroi de plus de crédits à la raffinerie. Cette situation délicate n’a pas empêché la BCP de sceller un accord de restructuration de la dette de Samir au mois d’avril dernier, en lui accordant un crédit de refinancement à long terme de 1,2 milliard de dirhams. Mais cela reste insuffisant pour l’instant. La Samir en est bien consciente. Elle affirme, être en négociation avec un Fonds international pour renforcer ses fonds propres.

 

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