Cela fait un an que l’ancien conseiller royal, Omar Azziman, est à la tête du Conseil supérieur de l’Éducation (CSE). Un anniversaire pour lequel l’ancien conseiller royal a accordé une interview parue dans l’édition du 27 juillet du quotidien L’Économiste. Dans cette interview, l’ancien professeur revient sur le rôle de son institution et sur les tensions qui ont émergé lors de la réalisation du rapport « Vision 2015-2030 pour l’Éducation » au sujet de l’adoption de la darjia comme langue d’enseignement.
2015-2030, une « période de mobilisation »
Omar Azziman est catégorique. « Nous sommes une institution consultative dédiée à la réflexion stratégique. Le gouvernement est le seul habilité à élaborer des politiques publiques et les plans d’action », explique-t-il aux journalistes de l’Économiste. Une allusion à peine voilée aux critiques émises contre le rôle prépondérant accordé au Conseil supérieur de l’Enseignement, aux dépens du gouvernement . Des critiques qui n’empêchent pas Omar Azziman de proposer des mesures phares au gouvernement, à l’image de « l’adoption d’une loi-cadre qui fera fonction d’un pacte national engageant l’ensemble des forces du pays ».
Par ailleurs, le président du CSE revient sur les tensions qui ont marqué les travaux du Conseil lors de l’élaboration de son rapport « Vision 2015-2030 pour l’Éducation ». Des tensions, qui s’articulaient autour de l’adoption de la darija comme langue d’éducation, que le président du CSE perçoit comme « salutaires », car elles ont permis un débat pluriel. « Un premier test grandeur nature de notre capacité à conduire un projet stratégique de grande ampleur et proposer des recommandations sur des questions qui divisent », se réjouit-il. Des différends qui ont également permis la mise en place d’une feuille de route pour une période de 15 ans qui sera une « période de mobilisation » pour le renouveau de l’école marocaine selon Azziman.
La mère de toutes les reformes et la matrice incontournable de tout développement durable et harmonieux ne peut être que l’Education,y compris la transmission des savoirs mais pas que ce qui signifie apprendre a vivre ensemble,à échanger,à s’en sortir par le haut.Or l’enseignement public véhicule une image tenace de médiocrité,de parking sans issue heureuse,d’échec.Pire l’école publique renvoie a une société trop clivée par une ségrégation spatio-temporelle qui donne l’impression que l’on vit dans plusieurs Maroc à la fois,un Maroc,In,branché,hyper-moderne,et en face un Maroc qui se traîne dans une sphère où seul le portable est signe de modernité,pendant que pour le reste il vit dans un quartier »pourri »au milieu de nulle part,avec cette rage de se débrouiller comme on peut.La glissade se fait entre tcharmil et salafisme par accident et parfois les deux rôles s’embrouillent.Ainsi on peut passer de pilier de mosquée à celui de baron de la drogue,ou à tout le moins de dealer,capable de subvenir aux besoins d’une maman abandonnée par un père intermittent. Le chômage massif des diplômés est une nouvelle donne structurelle depuis longtemps et même si le Service civil a longtemps servi de cache-sexe,la fonction publique est saturée et un fonctionnaire sur deux « brûle »la lumière et s’emmerde à longueur de journée,faute de feuille de route,de définition de poste,de qualification et de stratégie.Quand l’ascenseur social se bloque la crédibilité s’envole,s’installe la triche industrielle,la lâcheté de l’administration et son immense pouvoir d’inertie.