Les médecins multiplient les actions ces derniers mois. Le syndicat indépendant des médecins de santé publique (SIMSP) lance un appel à la grève le 15 juillet. Cela fait plusieurs années que l’organisation défend une liste de revendications. De manière générale, les médecins dénoncent les conditions de travail « déplorables », d’après les mots d’El Mountadar Alaoui, secrétaire général du syndicat, du fait du manque de moyens. « Les conditions d’accueil sont loin des normes, les appareils sont toujours en panne, on manque de médicaments, avec la mise en place du Ramed, les gens demandent plus. Les citoyens écoutent le discours de Houcine El Ouardi qui dit que tout va bien dans les hôpitaux publics, ils arrivent et sont déçus et donc s’attaquent à la blouse blanche, verbalement ou même parfois physiquement », nous explique El Mountadar Alaoui . A propos de ces agressions, le médecin regrette que le ministère ne défende pas suffisamment ses fonctionnaires.
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Concrètement, le SIMSP demande, entre autres, l’instauration de nouveaux grades. Pour le moment, il en existe trois, accessibles sur concours et accompagnés de revalorisation salariale. Mais arrivés au plus haut grade (à 45 ans environ), les médecins ne peuvent plus gravir les échelons et « s’ils stagnent pendant vingt ans, ils peuvent ne plus avoir de motivation », regrette notre interlocuteur.
Seulement 15 postes créés en 2015 ?
Parmi les critiques à court terme: la création de seulement 15 nouveaux postes de médecins de la fonction publique cette année, d’après les chiffres de notre source, et la méconnaissance de la date du concours de résidanat permettant aux jeunes médecins d’accéder à la fonction publique, concours que le syndicat trouve d’ailleurs trop sélectif (entre 5 % et 10 % d’admis).
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En mars, avril et mai derniers, le syndicat a déjà organisé successivement un sit-in devant le ministère, une grève de 24 heures et une marche entre le ministère et le parlement, mais pour le moment aucune des revendications n’a été reçue, même si plusieurs rencontres ont eu lieu avec le cabinet ministériel.
D’après les dernières élections professionnelles, le SIMSP représente plus de 70 % des médecins ayant participé au scrutin. Donc le syndicat espère bien que plus de 50 % du personnel en question suivra la grève du 15 juillet. Mais comme d’habitude, les soins restent assurés dans les services de réanimation et des urgences.
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