Julian Assange, fondateur de Wikileaks, a adressé vendredi 3 juillet une longue lettre à François Hollande. Il y explique les conditions dans lesquelles il vit sa situation de réfugié à l’ambassade de l’Equateur à Londres : « j’y dispose de cinq mètres carrés et demi pour mes usages privatifs. L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été interdit par les autorités du Royaume-Uni ; ainsi que toute possibilité de me rendre à un hôpital ; je n’ai pu utiliser le balcon du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls, et n’ai jamais été autorisé à sortir pour faire de l’exercice » raconte l’Australien.
Il est depuis trois ans maintenant interdit de sortie de l’ambassade. Cible de nombreuses menaces de mort de la part des Etats-Unis après les révélations de Wikileaks sur les agissements de l’armée américaine en Irak et plus récemment sur l’espionnage de trois présidents français par la NSA, condamné à être extradé en Suède où il est accusé d’agression sexuelle, Julian Assange vit un enfer.
Il le raconte en détail dans la lettre, demandant à François Hollande de le recueillir, présentant la France comme « porteuse d’espérance et de singularité pour de nombreux peuples et individus de par le monde ». D’autant que sa compagne et son plus jeune enfant, qu’il n’a pas pu voir depuis cinq ans sont en France.
Une demande pourtant rejetée par l’Elysée par le biais d’un bref communiqué ce même vendredi 3 juillet :
« La France a bien reçu la lettre de M. Assange. Un examen approfondi fait apparaître que compte tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M. Assange, la France ne peut pas donner suite à sa demande. La situation de M. Assange ne présente pas de danger immédiat. Il fait en outre l’objet d’un mandat d’arrêt européen. »
Ce rejet n’est pas une réelle surprise, puisque la France s’accorde avec ses alliés américains et britanniques, qui condamnent la situation d’Assange. Le Premier ministre Manuel Valls avait déjà à plusieurs reprises exprimé être contre l’accueil du lanceur d’alertes en France.
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