La famille de José Antonio Martinez, l’un des spéléologues morts dans le Haut Atlas au Maroc en avril dernier, demande une enquête judiciaire sur les causes de son décès. Le dossier a été confié par la veuve de José Antonio Martinez à Baltasar Garzon, l’ancien juge de l’Audience nationale espagnole qui dirige aujourd’hui un cabinet d’avocat.
L’avocat a présenté au magistrat de Grenade (ville d’origine du défunt) une requête afin de recueillir toutes les informations disponibles pour clarifier les circonstances de la mort du spéléologue. De même, l’avocat souhaite également savoir si une enquête a été ouverte au Maroc après le décès de l’espagnol.
Le quotidien espagnol El Pais révèle que l’Espagne avait proposé au Maroc d’envoyer une équipe de secours pour récupérer les alpinistes vivants, mais le Maroc s’était opposé à son entrée. « Même un appel du roi Philippe VI n’a pas permis d’accélérer l’arrivée de l’aide espagnole », précise le média ibérique.
Toujours selon ce dernier, José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères avait reconnu qu’il y avait eu « des défaillances dans la gestion » du sauvetage et l’avion d’aide espagnole n’est pas arrivé au moment souhaité.
Localisés à 400 mètres au fond d’un ravin
José Antonio Martinez, Juan Bolivar et Gustavo Virues (lui aussi décédé) avaient été déclarés disparus par six autres membres de leur groupe, inquiets de ne pas les retrouver à leur point de rendez-vous à Ouarzazate. Ils ont été localisés quatre jours plus tard au niveau de la commune de Tarmest, au fond d’un ravin de 400 mètres, dans une zone difficile d’accès et l’opération de secours a été lancée.
Juan Bolivar, le seul spéléologue qui a survécu à l’accident dans les montagnes de l’Atlas, a déclaré lors d’une conférence de presse le 10 avril après son retour en Espagne que l’opération de sauvetage avait été «bâclée».
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La civière transportant le blessé est tombée dans une cascade
Juan Bolivar qui s’était occupé de son compagnon José Antonio Martinez blessé durant cinq jours, a raconté également que le jour du sauvetage, deux gendarmes marocains sont arrivés avec des cordes « Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas de machines et tout serait fait à main levée ». Le média espagnol rapporte également que Juan Bolivar a dit à son compagnon juste avant que les secouristes n’apportent la civière : «Accroche- toi encore cinq minutes, nous sommes vivants et nous rentrons à la maison ».
Mais en transportant le blessé, la civière s’est retrouvée dans une cascade et Martinez est tombé dans l’eau. « Je l’ai entendu dire : je me noie, je me noie! », détaille Bolivar qui a ajouté que son compagnon était mort le lendemain après avoir « passé la nuit dans l’eau ».
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