Le Maroc est lié à l’Organisation internationale des migrations (OIM) par un accord de 2007. Le 1er juin, le ministre de l’Intérieur a publié un communiqué pour annoncer la signature d’un nouvel amendement. Si celui-ci n’est pas encore public, dans son communiqué, le ministère explique que ce mémorandum s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Maroc « pour la mise en œuvre d’une politique migratoire humaniste », en faisant notamment référence aux « départs volontaires » assurés par les autorités en collaboration avec l’OIM.
Mais que sont ces « départs volontaires » ? D’après un document de l’OIM datant de 2010, en cinq ans, ces départs ont concerné près de 3 000 personnes. Il s’agit surtout de migrants sénégalais et maliens, présents au Maroc depuis un à trois ans. La moitié d’entre eux a déjà essayé au moins une fois de rejoindre l’Espagne, en vain.
Toujours d’après le même document, depuis 2008, les retours seraient accompagnés d’une assistance à la réinsertion socio-économique pour les bénéficiaires, qui reçoivent systématiquement 485 euros d’aide financière et une visite médicale avant leur départ. L’OIM explique que le programme s’est arrêté en 2010, faute de fonds suffisants. Les activités de retour volontaire assisté sont assurées principalement par des aides gouvernementales étrangères européennes (Norvège, Pays-Bas, Suisse…).
Retour volontaire ou renvoi forcé ?
« Dans la pratique nous avons constaté que l’OIM avait depuis deux ou trois ans beaucoup diminué les retours », commente effectivement Hicham Rachid, secrétaire général du Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants. Pour lui, « la rareté des fonds » en est bien l’une des raisons, mais il évoque aussi, d’après les observations de son association, « la discutabilité du volontarisme ».
Les autorités marocaines auraient fait appel à l’OIM pour renvoyer dans leur pays d’origine des migrants arrêtés, contre leur volonté. Le militant associatif reconnaît en revanche avoir rencontré des étrangers sollicitant l’aide d’associations ou même de l’OIM pour les assister dans leur retour.
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Une réalité contrastée qui laisse donc espérer que le nouveau texte encadre davantage ce dispositif et fixe des critères plus clairs et précis. Une hypothèse probable, d’après Hicham Rachidi, qui nous avoue savoir que de nouveaux fonds sont disponibles pour assurer le programme.
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Il y a suffisamment de problèmes comme ça. Qu’ils rentrent chez eux.