« Il n’y a pas de temps à perdre. La moindre vie sauvée vaut le voyage à elle seule », explique Regina Catrambone, interrogée par La Stampa. Avec son mari américain Christopher, cette italienne parcourt la Méditerranée en voilier, à la recherche de migrants à sauver. Il y a un an, le couple a monté sa fondation Migrant offshore aid station (MOAS), la première du genre. Les Catrambone s’apprêtent à partir pour leur deuxième mission. Une initiative qui fait écho avec les drames de ces dernières semaines.
Une nouvelle fois, le couple va embarquer à bord du Phoenix, un voilier de 40 mètres. Le bateau est équipé de deux drones à détection infrarouge pour repérer les embarcations en perdition. Une fois les naufragés trouvés, l’équipage met à l’eau des canots pneumatiques à coque rigide, leur fournit de l’eau potable et des gilets de sauvetage et appelle les autorités en cas de situation de détresse. « Nous intervenons comme une sorte d’ambulance » expliquait le couple à La Repubblica, début mars.
Selon les cas, MOAS accueille les immigrés à bord du bateau ou aide les autorités italiennes dans leur transbordement. L’an dernier, le Phoenix a effectué trois missions de vingt jours chacune. Ces efforts ont permis de sauver près de 3 000 vies entre les mois d’août et d’octobre, des Syriens ou des Palestiniens, pour la plupart.
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Une histoire de croisière et religion
Tout a débuté à l’été 2013, lors d’une croisière sur leur yacht privé, entre la Tunisie et Lampedusa. Regina et Christopher aperçoivent une veste flotter sur l’eau, appartenant sans doute à un migrant noyé. Au même moment, le pape est de passage dans l’île, où il appelle la communauté internationale à « abattre les murs de l’indifférence ». De confession catholique, le couple décide de suivre cet appel et part à la recherche d’un navire.
Un capitaine anglais et des marins de différentes nationalités : au total, une vingtaine de personnes composent l’équipage cosmopolite. Rien ne filtre sur le montant total de leurs dépenses, toutefois évaluées à 7,5 millions de dollars par le magazine Time.
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Magnifique. Combien de personnes pourraient faire des choses similaires au Maroc et en ont les moyens!