Une enquête sur Claude Hermant, une figure identitaire de l’extrême droite française, pourrait prendre une toute autre tournure. A en croire le quotidien régional français La Voix du Nord, le terroriste Amédy Coulibaly, responsable de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher du 9 janvier, aurait pu être armé par ce trafiquant d’armes présumé. Arrêté et écroué depuis plus de trois mois, cette figure d’un mouvement identitaire de Lille remilitarisait des armes en provenance d’Europe de l’Est afin de les revendre à différents membres du grand banditisme.

Trafiquant et informateur de la gendarmerie ?

Si Claude Hermant est soupçonné d’avoir vendu des armes en France, il l’est aussi pour d’autres pays européens comme la Belgique, où le trafiquant avait des relations. Coïncidence, Amédy Coulibaly aurait obtenu ses armes à Charleroi, en Belgique. « C’est une piste très sérieuse, en bonne voie de confirmation », a confié une source proche du dossier à La Voix du Nord, qui avertit toutefois : « Mais dans ce genre de trafic, il y a toujours un ou des intermédiaires ».

Rien ne permet donc de prouver que Hermant ait connu Coulibaly. Le lien entre le milieu du banditisme et celui de l’islamisme radical peut n’avoir été qu’indirect.

Toujours est-il que l’homme de 51 ans était un informateur de la gendarmerie nationale, et qu’à ce titre il était surveillé de près. C’est fin janvier que Claude Hermant, sa compagne et un autre homme ont été mis en examen et écroués.

Paul Tricotti