Le PPS plaide pour la légalisation de l'avortement

Le parti du Progrès et du socialisme livre son avis sur la question de l'avortement dans un mémorandum.

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Le PPS emboite le pas. Dans un mémorandum résumant leurs propositions, publié le 20 avril, le parti dirigé par Nabil Benabdellah plaide pour la légalisation de l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).

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Dans ce document, le PPS se livre à un tour d’horizon dans lequel se suivent les différentes perceptions de l’avortement selon plusieurs religions, allant du bouddhisme à l’islam, passant par le judaïsme et le christianisme. Le parti affirme dans son mémorandum que « l’IVG est une victoire pour les mouvements féministes partant du fait que les femmes disposent de leur propre corps » mais insiste sur le fait que « l’islam interdit l’avortement au nom du respect de la vie humaine », une prohibition appuyée dans le courant sunnite « surtout après 40 jours ».

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Dans ses recommandations, inspirées de « la charia, des traditions marocaines ainsi que du modèle législatif de plusieurs pays », le PPS préconise « la légalisation de l’avortement jusqu’à 12 semaines » à condition que « l’opération soit effectuée à la demande de la femme, tout en lui donnant une période de réflexion ».

Le PPS recommande la légalisation de l’avortement lorsque :

– La grossesse menace la santé mentale ou physique de la femme ;
– le fœtus souffre d’une déformation dangereuse ;
– la grossesse résulte d’un viol, que la femme soit mariée, célibataire, mineure ou majeure ;
– la femme est mineure et ne manifeste pas la volonté de tomber enceinte et qu’elle n’a pas atteint l’âge légal pour tomber enceinte ;
– la femme est déficiente mentale, abandonnée ou en situation difficile.

Dans son mémorandum, le parti insiste sur le fait que « sous 40 jours, partant de la volonté de la femme et d’un rapport médical », l’avortement devra être rendu possible. Aussi, « il est nécessaire de mener l’opération dans un hôpital public ou privé sous surveillance médicale spécialisée ». D’après les chiffres avancés par le document, « 800 Marocaines avortent quotidiennement et 13 % des cas de morts de femmes enceintes résultent d’avortements ».

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Le roi Mohammed VI avait appelé le 16 mars le Conseil national des droits de l’Homme et les ministères de la Justice et des Affaires islamiques à livrer des propositions dans un délai d’un mois. A l’occasion d’une intervention le 20 avril, Mustapha Ramid, le ministre de la Justice, a affirmé que la proposition de son ministère avait été déposée dans les temps. Contacté par Telquel.ma, le président du CNDH a également indiqué que son organisation avait respecté le délai établi par le souverain.

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