Des exploitations agricoles de colonies israéliennes en Cisjordanie recourent au travail d’enfants palestiniens pour cultiver, récolter et empaqueter des produits agricoles. Un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié le 13 avril montre comment ces fermes versent des salaires très bas aux enfants et les soumettent à des conditions de travail dangereuses, en violation des normes internationales. L’ONG a interrogé 38 enfants et 12 adultes qui travaillent dans sept colonies israéliennes dans la vallée du Jourdain. D’après les associations locales, des centaines d’enfants seraient concernés.
« Le travail dans la colonie est dur. Je rentre chez moi au coucher du soleil sans vouloir faire quoique ce soit puis le lendemain je recommence. Je déteste ce travail mais je dois le faire », explique un jeune Palestinien de 16 ans devant la caméra de HRW. Il raconte qu’il travaille avec des pesticides, sans aucun masque ou protection, ce qui l’a d’ailleurs conduit à l’hôpital.
Des enfants de dix ans
D’après l’ONG, certains de ces enfants sont âgés d’à peine dix ans. Or, le droit international interdit le travail des enfants de moins de 15 ans et le travail dangereux pour les moins de 18 ans. Aussi, « le droit du travail israélien interdit de faire porter de lourds fardeaux à des jeunes, de les faire travailler par des températures élevées et manipuler des pesticides dangereux », précise le rapport. Mais « le gouvernement israélien soutient qu’il n’a aucune obligation relative aux droits des Palestiniens en Cisjordanie, sous prétexte que c’est la responsabilité de l’autorité palestinienne mais celle-ci n’a pas la compétence juridique requise puisqu’ Israël exerce un contrôle exclusif sur ces territoires », explique Bill Van Esveld, chercheur pour HRW.
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La plupart des enfants disent ne pas avoir le choix, étant donné que les terres agricoles appartenant à leur famille ont été accaparées. « Israël a alloué 86 % des terres de la vallée du Jourdain aux colonies et fournit un accès beaucoup plus généreux à l’eau des nappes phréatiques de la vallée aux entreprises agricoles des colons qu’aux Palestiniens vivant dans la vallée », explique l’ONG. Celle-ci demande alors le boycott des produits agricoles issus des colonies par les États et les entreprises européennes, principaux clients de cette économie.
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