La campagne BDS est l’une des plus importantes campagnes internationales appelant au boycott de l’État israélien. BDS, pour « Boycott, Désinvestissement et Sanctions », a été lancé le 9 juillet 2005 par 171 ONG palestiniennes, et procède de la même manière que le boycott lancé contre l’Afrique du Sud à l’époque de l’Apartheid. Les initiateurs du boycott souhaitent la fin de l’occupation israélienne des terres palestiniennes, le démantèlement du mur de séparation, la reconnaissance des droits fondamentaux des Palestiniens d’Israël, le respect des ceux des Palestiniens, et le retour des réfugiés palestiniens chez eux.
Mais il y a plusieurs niveaux de boycott.
1. Le boycott de produits fabriqués en Cisjordanie (occupée par Israël)
Le tout premier moyen d’identification d’un produit conçu en Israël est de contrôler son code-barres, qui commence par 729. Mais cette technique n’est pas infaillible. En effet, une entreprise basée à l’étranger qui fabrique en Israël pourra utiliser l’indicatif de son siège social et non du lieu de fabrication sur ses codes barres.
Comme exemple du boycott d’un produit encouragé par BDS, la marque Sodastream revient souvent. Cette firme fabrique ses produits notamment dans les colonies israéliennes, et a fait l’objet de plusieurs polémiques. La dernière date du début de l’année 2014, lorsque l’actrice Scarlett Johansson tourne une publicité pour la marque. Les militants BDS avaient alors dénoncé le fait qu’elle fasse la publicité d’une marque participant à la colonisation de la Palestine.
2) Le boycott de produits issus de sociétés présentes en Israël
Autre méthode de mobilisation : plusieurs campagnes sont lancée par BDS, visant des listes de produits considérés comme appartenant à des partenaires directs de l’occupation en Palestine. C’est le cas de l’entreprise Coca-Cola par exemple. Celle-ci est partenaire de longue date de l’état israélien. En 2002, la firme annonçait le lancement d’un nouveau site de production à Qiryat Gat, ville israélienne, en y créant 700 emplois. Pour expliquer le boycott de la marque, les activistes dénoncent les investissements de Coca-Cola en Israël. En octobre 2005, l’entreprise augmentait ses investissements dans l’État hébreu, devenant actionnaire à 51 % de Tabor Winery, entreprise vinicole implantée en Israël.
3) Le boycott à l’international de groupes financiers israéliens
Mais le boycott ne s’arrête pas qu’aux produits alimentaires ou manufacturés. Aux Pays-Bas par exemple, le boycott s’est étendu à la finance. En janvier 2014 notamment, le fonds PGGM (qui gère environ 153 milliards d’euros), avait mis fin à ses investissements dans les produits de cinq banques israéliennes qui finançaient les colonies en Palestine. La ministre des Affaires étrangères israélienne avait alors dénoncé cette décision, tout en précisant que « le boycott progresse de façon exponentielle » et prévenant qu’il ne « s’arrêtera pas là ».
Au Maroc, le boycott d’Israël peine à mobiliser
La campagne BDS est également active au Maroc. Sur Facebook, la page de BDS Maroc compte à ce jour tout juste 2 100 abonnés. Elle publie régulièrement des messages à propos des actions à mener. Tahani, 21 ans, est une jeune étudiante qui boycotte depuis maintenant deux ans les produits israéliens :
Pour le moment, je n’arrive pas à boycotter L’Oréal, MacDonald’s et Coca-Cola par exemple, mais il faut que l’on comprenne que l’entité sioniste n’existe que par nous. Si on commence à la boycotter économiquement, culturellement, diplomatiquement, elle sera isolée du reste des pays du monde.
Ce sont surtout des initiatives isolées qui voient le jour, comme la page Facebook lancée par Tahani. Certains internautes marocains trouvent qu’une organisation plus centralisée manque :
@ibnkafka je trouve que le mouvement BDS peut jouer un rôle important sauf qu’il n’est pas très médiatisé ou structuré au Maroc @lallakoum_
— Hatimuuus© (@Hatimuuus) July 29, 2014
Les autorités marocaines, promptes à brandir la cause palestinienne, sont pour le moins discrètes sur ces campagnes de boycott. L’exemple le plus frappant, soulevé par Yabiladi, est celui de la firme MoroccanOil, qui, malgré son nom, est une entreprise israélienne. Ses produits, vendus aux quatre coins du globe, sont fabriqués en Israël à base d’huile d’argan marocaine importée. Et donc sur les étalages des magasins marocains, ce sont bien des flacons estampillés Made in Israël qui sont vendus. Mais au Maroc, aucune condamnation officielle n’a visé l’entreprise. C’est à l’étranger, et plus particulièrement au Canada, qu’une décision de boycott contre MoroccanOil a été lancée à l’appel de l’ONG Canadians for Justice and Peace in Middle East.
D’autres entreprises sont liées directement au Maroc comme à Israël. C’est également le cas de la société Veolia, gestionnaire de la construction du tramway de Rabat en 2011, et d’Alstom, qui en a fourni les rames (ainsi que celles de celui de Casablanca). Ces deux firmes étaient également gestionnaires et fournisseurs du projet de tramway de Jérusalem. Or ce chantier a été décrié parce qu’il relie les quartiers de Jérusalem-Ouest, reconnues comme faisant partie d’Israël par le droit international, aux quartiers annexés illégalement de Jérusalem-Est. Fouad Hallak et Wassim H. Khazmo, conseillers de l’OLP ont dénoncé une politique du fait accomplie :
A terme, le tramway rapprochera de Jérusalem-Ouest toutes les colonies juives de Jérusalem-Est. Il participe donc à l’irréversibilité de l’occupation. Or, sans Jérusalem-Est, il n’y a pas d’État palestinien…
Quelquefois, le boycott ou la menace de boycott semble pouvoir porter ses fruits. Ainsi, Alstom a été exclu de son portefeuille d’investissement par le fond de pension suédois AP7.
Bonjour,
Je mets mon commentaire, tout en sachant qu’il ne sera pas publier, comme d’ailleurs pour mes précédents commentaires, c’est vraiment dommage…………….
Pour pouvoir commencer un boycott au Maroc, il faut d’abord que l’armée marocaine cesse d’acheter l’équipement de ses militaires (vêtements, matériel et équipement militaires….).
Mais, un jour mes petits frères marocains connaîtront la véracité des choses.
Rachid