Crash de l'Airbus: le comportement «inexplicable» de l'équipage

Avec une trajectoire linéaire conduisant l'avion directement sur les montagnes, plusieurs experts et pilotes pointent un «comportement inexplicable» de l'équipage de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé mardi 24 mars.

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L'avion s'est écrasé contre une paroi abrupte. Crédit: AFP

Une gigantesque et périlleuse opération de recherche a repris pour récupérer les restes des 150 victimes de l’accident de l’Airbus A320 assurant la liaison entre Barcelone et Düsseldorf, qui s’est écrasé mardi pour des raisons inexpliquées.

Jean-Marie Michel, adjoint au maire, se souvient avoir vu «une belle colonne de fumée» au moment du crash. Accompagnant les gendarmes jusqu’au col, il a pu voir des débris «éparpillés sur un rayon de 500 mètres»: «y en a de partout, des moteurs fumaient encore».

L’avion «a tapé de plein fouet dans une paroi abrupte», raconte Jean-Marie. «Quand on voit la taille des débris de l’appareil, on imagine ce que ça doit être pour les humains».

Les familles des victimes marocaines bientôt sur place

Mercredi après-midi, le président français François Hollande, entouré de la chancelière allemande Angela Merkel et du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy ont observé quelques instants de recueillement sur une prairie du Vernet faisant face à la montagne des Têtes, où a eu lieu le drame.

Accompagnés des présidents du Land de Rhénanie-Westphalie, et de la Catalogne, ils ont ensuite allumé des bougies dans la chapelle ardente puis signé le registre de condoléances. Les familles des deux victimes marocaines, Mohamed Ettahrioui (24 ans) et sa femme Asmaa Ouahoud El Allaoui (23 ans), devraient s’y rendre bientôt, selon le consulat général du Maroc à Marseille, qui a annoncé qu’il les accompagnera sur place.

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Les 150 victimes du crash (144 passagers et six membres d’équipage) sont originaires d’une quinzaine de pays. Les enquêteurs n’ont à ce stade «pas la moindre explication» sur la raison du crash.

Des données extraites d’une boîte noire

Cependant, les experts aéronautiques français chargés de l’enquête sur le crash devraient peut-être avoir rapidement des éléments d’explication sur ce comportement, car ils ont annoncé ce mercredi être parvenus à «extraire des données utilisables» de l’une des boîtes noires de l’appareil.

«Nous venons de réussir à extraire des données utilisables du CVR (ndlr, «Cockpit Voice Recorder», qui enregistre tous les sons de la cabine de pilotage) », a indiqué à la presse le directeur du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA)  Rémy Jouty. « A ce stade-là, bien évidemment, nous ne sommes pas en mesure d’avoir la moindre explication ou interprétation sur les raisons qui ont pu conduire cet avion à descendre, et les raisons pour lesquelles il a pu continuer à descendre malheureusement jusqu’au relief, ainsi que les raisons pour lesquelles il ne semble pas avoir répondu aux tentatives de contact du contrôle aérien qui l’interrogeait« , a souligné le patron du BEA.

Un comportement inexplicable de l’équipage

« A ce stade, on ne ferme aucune hypothèse« , a-t-il résumé, confirmant seulement que l’Airbus de Germanwings n’avait pas explosé dans les airs et avait « volé jusqu’au bout« .

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Dans le même temps, des experts et pilotes interrogés par l’AFP pointent un comportement inexplicable de l’équipage de l’Airbus A320: L’avion s’est mis en descente modérée qui exclut un décrochage ou une descente d’urgence. L’appareil a manifestement continué à avoir de la portance (la force permettant à l’appareil de se maintenir en altitude, ndlr), expliquent des commandants de bord et anciens enquêteurs du BEA.  De plus, l’avion est resté sur sa trajectoire, excepté pour l’altitude, selon les données fournies par le serveur Flightradar24.

«Or aller tout droit en direction des montagnes n’a aucun sens. Tout ceci correspond à une action anormale de la part de pilotes professionnels parfaitement en possession de leurs moyens ou alors à une absence de réaction d’un équipage», explique un commandant d’une grande compagnie européenne à l’AFP.

« Si les pilotes n’ont pas empêché l’avion d’aller s’écraser contre les montagnes, c’est que soit ils étaient inconscients ou morts, soit ils ont décidé de mourir, soit on les a obligés à mourir», résume un des experts. «L’une des hypothèses est qu’il y a eu une dépressurisation lente et que le masque à oxygène n’ait pas fonctionné. Dans un tel cas, les pilotes se seraient retrouvés très vite en état d’hypoxie (diminution du taux d’oxygène dans le sang, ndlr)», avancent plusieurs pilotes et anciens enquêteurs du BEA.

Avec AFP

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