Cent cinquante personnes sont mortes ce 24 mars, selon Paris, dans le crash dans les Alpes françaises d’un Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings assurant la liaison Barcelone-Düsseldorf, l’une des pires catastrophes aériennes survenues en France.
« A ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » pour expliquer le drame, a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls à l’Assemblée nationale, alors qu’une enquête judiciaire était ouverte.
La catastrophe a fait des victimes espagnoles, allemandes, et « sans doute » turques, avait affirmé au préalable le président français François Hollande. Selon Germanwings, 67 Allemands se trouvaient à bord. Deux bébés figuraient parmi les passagers, ainsi que 16 adolescents allemands en échange scolaire avec des lycéens espagnols.
« Il n’y a plus besoin de secours, tout le monde est mort », a déclaré à l’AFP un gendarme au Vernet, à quelques kilomètres des lieux du crash à 1 500 m d’altitude, loin de tout village. Selon Manuel Valls, un hélicoptère a pu se poser sur les lieux du drame.
L’accès à ce site de haute montagne reste très difficile. Airbus a annoncé envoyer des experts techniques dans la région pour aider à l’enquête de sécurité. La direction de l’aviation civile française (DGAC), n’ayant plus aucun contact avec l’équipage et aucun signal radar de l’avion, avait déclaré le vol « en détresse » à 9H30 GMT, à proximité de la localité de Barcelonnette.
La chute de l’avion a duré 8 minutes, selon Germanwings. L’équipage n’a pas émis d’appel de détresse, selon la DGAC. Le pilote avait « plus de dix ans » d’expérience et « plus de 6 000 heures de vol », assure la compagnie allemande.
La chancelière allemande Angela Merkel s’est déclarée « bouleversée » par la catastrophe et a annoncé sa venue mercredi sur les lieux du drame. A Madrid, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s’est dit «consterné». Peu après être arrivé à Paris pour une visite d’Etat de trois jours, le roi d’Espagne Felipe VI a annoncé « l’annulation » de la suite de son déplacement en France, en évoquant « sa tristesse ».
Le patron du groupe aérien Lufthansa, dont Germanwings est la filiale lowcost, a indiqué « ne pas savoir ce qui s’est passé avec le vol 4U 9525 ».
Chapelle ardente
Une chapelle ardente a été installée à Seyne, une commune voisine des lieux de la catastrophe. Le périmètre du drame a été bouclé « pour le début de l’enquête ».
Le crash a eu lieu dans un massif montagneux enneigé, inaccessible aux véhicules, qui culmine à plus de 2 000 mètres d’altitude. Des débris ont été repérés par l’équipage des hélicoptères de secours sur une zone de plusieurs kilomètres carrés. Selon le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, « les conditions météorologiques n’étaient pas spécialement mauvaises » au moment du drame. L’avion avait 25 ans d’âge et avait subi une grosse révision à l’été 2013, selon Germanwings.
Dans la journée de mardi, la météorologie s’est dégradée et pourrait ralentir les efforts des enquêteurs et des pompiers et gendarmes envoyés sur place. Dans les airs, plusieurs hélicoptères enchaînaient les rotations vers le site de la catastrophe, également survolé par des avions de chasse, à la fois pour servir de relais-radio et pour éloigner d’éventuels curieux.
« C’est une tragédie, une nouvelle tragédie aérienne, nous aurons à connaître toutes les causes et nous les donnerons bien évidemment » aux autorités espagnoles, allemandes et aux familles, a déclaré François Hollande. L’Assemblée nationale française a observé une minute de silence au début de son hebdomadaire session de questions-réponses au gouvernement.
Cette catastrophe est la première en France métropolitaine depuis le crash d’un Concorde d’Air France qui avait fait 113 morts (100 passsagers, 9 membres d’équipages et quatre tués au sol) le 25 juillet 2000 peu après son décollage de l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Elle est aussi la plus meurtrière dans le pays depuis plus de 30 ans et le crash d’un DC-9 de la compagnie yougoslave Inex Adria dans une montagne de Corse (180 morts). La pire catastrophe aérienne en France remonte au 3 mars 1974, quand un DC-10 de Turkish Airlines s’était écrasé au nord de Paris, faisant 346 morts.
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