La Cour des comptes critique. L’institution vient de publier quatre rapports. Elle s’intéresse dans chacun d’eux à une agence publique : l’Office national marocain du tourisme (ONMT), l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME), l’Agence marocaine de développement des investissements, et de la Maison de l’artisanat. Ces études s’inscrivent directement dans son rôle principal : optimiser et rationaliser la gestion de l’argent public.
Ces rapports révèlent, de manière générale, un manque de suivi des actions menées. Par exemple, la Cour des comptes reproche à l’ONMT de ne pas avoir mis en place de comité de pilotage pour conduire ses actions. L’office, qui bénéficie d’un budget d’un milliard de dirhams, n’a pas non plus instauré d’évaluation de ses performances par marché ou par délégation.
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La Cour des comptes critique aussi l’ONMT sur un autre point : il change de marchés touristiques prioritaires sans suffisamment se justifier. De plus, les campagnes marketing ne sont pas adaptées à chaque marché. Il est aussi reproché à l’office du tourisme marocain de ne pas assez miser sur le numérique. Parmi les recommandations de la Cour des comptes à l’ONMT : exploiter les marchés émergents, celui des MRE, et du tourisme d’affaires.
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Les quatre autres agences étudiées ne sont pas en reste, en matière de critiques. La Cour des comptes reproche en effet à l’ANPME de ne pas avoir assuré toutes les missions qui lui étaient confiées, et de s’être jusqu’à présent concentrée seulement sur deux programmes : Imtiaz et Moussanada (primes d’investissement pour certaines entreprises). La Cour des comptes aurait aussi aimé que l’agence mette en place une base de données, utile à la fois pour les opérateurs marocains et étrangers. Elle demande de l’ANPME d’être davantage à l’écoute des PME. En ce qui concerne son fonctionnement, elle réclame un meilleur contrôle des coûts de ses programmes d’aide aux entreprises.
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Des subventions accordées de manière opaque
Les dépenses de la Maison de l’artisanat devraient être aussi mieux contrôlées, toujours d’après la Cour des comptes. Ces dépenses doivent être optimisées, aussi bien celles concernant la promotion du Made in Morocco à l’étranger que celles liées à la publicité sur le marché national. Certaines dépenses ne servent pas assez. L’institution reproche à cette agence de ne pas être assez transparente dans le choix des exposants lors des salons, et dans la sélection des associations qu’elle subventionne. Ces aides se sont pourtant élevées à plus de six millions de dirhams en 2012. Pourtant, il n’y a pas de critères objectifs affichés ou d’appels à projet dignes de ce nom.
Enfin, dans son rapport sur l’AMDI, la Cour des comptes conseille à l’agence de davantage collaborer, de mener des actions en partenariat avec les autres acteurs de la promotion économique, comme les ambassades ou la Royal Air Maroc par exemple.
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