Le rapprochement entre le Maroc et l’ONU se confirme. La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Kim Bolduc, a été reçue, le 6 février, par le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et celui de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Durant cette rencontre, les deux responsables marocains ont fait part de « la pleine disposition » du royaume « à lui apporter le soutien et l’assistance nécessaires pour l’accomplissement de ces fonctions » selon l’agence de presse MAP. Pour l’instant, rien n’indique que la représentante de l’ONU prendra ses fonctions à Laayoune.
Cette rencontre intervient deux semaines après l’entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, le 22 janvier. Une conversation à l’issue de laquelle le successeur de Kofi Annan avait donné des assurances « quant à la neutralité, l’objectivité et l’impartialité des responsables de l’ONU ». Du coup, le 28 janvier, le chef de la diplomatie marocaine avait indiqué que Kim Bolduc et l’envoyé personnel de l’ONU, Christopher Ross, étaient les « bienvenue » au Maroc, ce qui marquait un changement de ton certain de sa part. Car en septembre 2014, Salaheddine Mezouar avait déclaré dans les colonnes de Al Ahdath Al Maghribia que le Maroc attendait toujours du médiateur américain des « éclaircissements sur les limites de sa mission », des « réponses écrites » au questionnaire qui lui avait été soumis officiellement le 18 juin 2014 à New York.
Rappelons que dans une première version du rapport de la Minurso présentée le 10 avril 2014, Ban Ki-moon avait souligné la nécessité de surveiller de manière « durable, indépendante et impartiale » les droits de l’Homme dans la région. En réaction, Mohammed VI avait appelé le secrétaire général onusien et avait insisté sur l’« impératif de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis par le Conseil de Sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l’implication de l’ONU et d’éviter les approches partiales, et les options périlleuses ». Et le Maroc avait finalement eu gain de cause, puisque que le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 29 avril 2014, une résolution prorogeant d’une année supplémentaire le mandat de la mission de l’ONU au Sahara (Minurso) sans inclure de mécanismes d’observations des droits de l’Homme.
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