« C’est la première fois qu’on voit une guerre entre deux pays, alors que les ambassades respectives sont toujours ouvertes », s’exclame Hassan II dans une nouvelle vidéo publiée par le compte YouTube FAR Maroc ce dimanche.
Reçu le 30 octobre 1987 sur Antenne 2 (aujourd’hui France 2), le roi évoque la guerre qui a opposé l’Iran à l’Irak de 1980 à 1988, un conflit qu’il n’hésite pas à qualifier de « show ». « J’ai l’impression que la guerre militaire n’est faite que pour amuser le public », ironise-t-il. Et de rajouter : « La vraie guerre est celle qui se passe en dessous, c’est une guerre d’exportation d’idéologies sous couvert de l’islam ».
« Le chiisme est une hérésie »
Et Hassan II d’expliquer ensuite, à la demande des journalistes, la différence entre le sunnisme et le chiisme. « La sunna est le rite orthodoxe musulman, la chiaa, tout en n’étant pas − complètement − hérétique, demeure une hérésie d’autant plus qu’il y a 93 sectes chiites. » Le monarque précise alors que le courant le plus dangereux et le plus éloigné de la sunna « est le courant chiite jaafarite, adopté par l’Iran ». Le monarque se dit même prêt à rencontrer l’ayatollah Khomeini afin de le convaincre de « la rectitude de notre attitude et de certains dépassements que ce dernier » a accompli.
Des déclarations peu surprenantes, puisque Hassan II, après la prise de pouvoir de Khomeini en 1979, n’avait pas hésité à provoquer une fatwa contre le leader iranien. Le souverain avait en effet convoqué des ouléma qui avaient jugé la prétention de Khomeini de se faire appeler « l’Esprit d’Allah » (Ruhu-Allah) blasphématoire. Une fatwa avait été lancée, qui excluait les disciples de Khomeini de la grande famille de la Oumma Al Islamia.
Avec sa verve coutumière, Hassan II explique ensuite la montée des divers courants extrémistes musulmans dans les pays arabes, assurant que ces derniers ne prendraient jamais pied au Maroc…
Droits de l’Homme et fait-divers
Les journalistes mentionnent alors le Parlement européen, qui avait demandé la libération des prisonniers politiques marocains. Hassan II balaie cette demande avec désinvolture, affirmant qu’au Maroc, « il n’y a pas de délit politique. Le seul délit politique est qu’on puisse prétendre que le Sahara n’est pas marocain ». Un délit qui conduit à la prison si celui qui le commet est marocain.
En dernier, quand Hassan II est interrogé sur la rumeur qui circule selon laquelle la famille Oufkir, emprisonnée depuis la tentative de coup d’État de 1972, serait bientôt extradée vers le Canada, il qualifie l’affaire de « fait divers » qui serait réglé « conformément à notre morale ».
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