Les États-Unis s’inquiètent de l’accroissement du jihadisme dans les enclaves espagnoles de Sebta et Melilia, des villes qu’ils qualifient de « fragiles », selon le Fox News qui cite le rapport du Conseil consultatif de la sécurité extérieure du Département d’État américain, intitulé « État islamique au-delà de l’Irak et la Syrie : le Maroc ». Le Conseil s’inquiète de possibles représailles de militants jihadistes marocains à l’encontre d’Américains sur place, spécialement au nord du Maroc, en conséquence de l’intervention militaire américaine contre l’État islamique.
Selon ce document, qui s’adresse aux entreprises américaines ayant des intérêts au Maroc, la vulnérabilité des deux enclaves espagnoles s’explique par « la facilité avec laquelle on y accède avec des documents marocains établis dans les provinces voisines de Tétouan et Nador ». Le rapport met également en avant « les 20 000 passeurs qui franchissent quotidiennement les frontières et la vente de faux passeports » aux réfugiés syriens en particulier, qui entrent dans la ville en se faisant passer pour des Marocains. Le document ajoute que les réseaux qui recrutent des extrémistes « exploitent cette vulnérabilité ». Le rapport se réfère notamment au groupe terroriste démantelé dans une opération de police conjointe hispano-marocaine à Nador et Melilia, le 26 septembre.
« Risque terroriste élevé » pour le Maroc
Toujours dans son rapport, le Conseil consultatif a révélé que « le Maroc fait partie de la coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique, mais que jusqu’à présent leur participation n’a pas été divulguée ». Cette collaboration du royaume et le grand nombre de Marocains qui ont rejoint la Syrie et l’Irak « peut poser un risque terroriste élevé pour le Maroc » en cas de retour de ces derniers dans leur pays, explique le Conseil consultatif. « Comme beaucoup d’entre eux sont du Nord et ont facilement accès à Sebta et Melilia, la menace risque de s’étendre à l’Espagne », prévient également le rapport.
Pour rappel les pays de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) s’étaient réunis début septembre au pays de Galles pour former une coalition contre l’État islamique, au sein de laquelle le secrétaire d’État américain espère voir le ralliement de plusieurs pays du Moyen-Orient. Mais une source au ministère des Affaires étrangères avait déclaré que le Maroc ne devrait pas rejoindre l’alliance anti-Daesh.
Lire aussi : Les pays du Golfe sollicitent le Maroc contre Daesh
Lire aussi : Plus de 1500 jihadistes marocains en Syrie
Lire aussi : Sur les traces des jihadistes marocains en Syrie
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer