Le Conseil supérieur de l’Éducation pointe les lacunes du Maroc

Mis en place au mois de juillet, le Conseil supérieur de l’Éducation a livré ses premiers avis sur la situation de l’enseignement au Maroc. Le Conseil pointe notamment du doigt l’instabilité ministérielle. 

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Les mathématiques et les langues figurent parmi les points faibles des étudiants. Crédit: AFP
Crédit: AFP

Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) s’est réuni le lundi 8 septembre pour faire le bilan de la charte de l’enseignement mise en place en l’an 2000. Le quotidien Akhbar Al Yaoum a eu les premiers enseignements de ce bilan en primeur et les a publiés dans son édition du 10 septembre. Selon le quotidien, le CSE a pointé du doigt l’instabilité à la tête des ministères de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur.

Pour rappel, le ministère de l’Éducation nationale a eu trois personnes à sa tête depuis 2011 (Ahmed Akhchichine, Mohamed El Ouafa, Rachid Belmokhtar), celui de l’Enseignement supérieur a connu deux changements à sa tête durant la même période (Ahmed Akchichine, Lahcen Daoudi) et celui de la formation professionnelle a connu trois changements (Ahmed Akchichine,  Abdelouahed Souhail, Rachid Belmokhtar). Jusqu’en 2012 ces trois portefeuilles étaient concentrés dans un seul ministère.

Lacunes linguistiques

Le CSE s’est également penché sur les principales lacunes des étudiants du royaume. Ainsi, le Conseil a observé une dégradation des capacités linguistiques chez les élèves ainsi que chez les étudiants. Une dégradation qui affecte plus les élèves inscrits dans les écoles publiques que ceux étudiant dans les écoles privées.

Autre lacune pointée du doigt par le CSE, l’enseignement des mathématiques et des sciences. Au niveau universitaire, le Conseil signale que 68 % des étudiants des facultés de sciences juridiques et sociales abandonnent leurs études. Selon le CSE, seulement 14 % des étudiants universitaires dans ces facultés ont obtenu leurs diplômes sans redoubler en 2006. Ce taux a augmenté de 5 % en trois ans pour atteindre 19 % en 2009.

Les responsables gouvernementaux sont également pointés du doigt. Selon le CSE, le budget alloué au secteur de la formation professionnelle a connu une baisse de 10 % et a donc un impact négatif sur ce secteur. Le CSE constate également que 10 % du budget de l’Enseignement s’évapore à cause de malversations.

Retour au plan d’urgence ?

Pour pallier la dégradation de l’enseignement, le Conseil suggère aux responsables de se remettre au Programme d’urgence 2009-2012 de l’Éducation nationale. Ce plan établi par Ahmed Akhchichine vise à donner un « nouveau souffle » à la charte de l’Éducation. Il propose notamment de mettre en place « des apprentissages recentrés sur les connaissances et les compétences de base », des enseignants « maîtrisant les méthodes et les outils pédagogiques nécessaires ».

Pour rappel, le successeur d’Akchichine, Mohamed El Ouafa, avait mis fin au Plan d’urgence et avait déclaré que le bilan de celui-ci était « partiellement positif ».

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  • le problème de l’enseignement … c’est dans le procédé … le propre à l’enseignant …. et la vérité … c’est qu’il y a une guerre froide … qui s’est installée entre les enseignants … et … les gouvernements depuis fort longtemps … car il y a un lobby … qui s’est octroyé ce secteur … et en tire un grand profit … la preuve est de répondre à cette question …
    est-ce qu’il est arrivé qu’un jour le ministère a lancé un concours aux enseignants porteurs de connaissances dans le domaine … sous forme de prix … pour créer une banque de méthodes et de procédés … mêmes ceux du (C.S.E) … n’ont d’ouvrages ou recherches propres à eux …
    que du théâtre …. celui qui a quité la classe ou n’a jamais mis de pied dans une classe … peut savoir ce que c’est un apprenant … à quand les 10 000 ingénieurs / an … et ou est passer la contribution de vivendi et les autres … qui réclament des comptes …
    .. HA DAKA MNIN JAYA … le capital immatériel …

    ..

  • Le système éducatif marocain aujourd’hui est dans un flou artistique consternant !!!

    Entre le publique qui est à la dérive : la médiocrité des enseignements, de la pédagogie et le découragement du corps professionnel, un privé en pleine expansion, qui profite précisément de la faiblesse de l’institution scolaire marocaine pour prendre le maximum de part de marché car c’est devenu un marché comme un autre l’éducation et des missions étrangères sélectives et hors de prix pour le marocain moyen…

    Mon dieu c’est l’anarchie qui règne et les enfants qui trinquent !!!

  • Déjà au début de la première moitié des années cinquante,ceux qui envoyaient leurs enfants dans les écoles de l’Europe occidentale,avaient décidé l’arabisation de l’enseignement du calcul au primaire .Deux années, plus tard,c’était le désaveu et le prétexte pour déclarer à tous les niveaux du dit cycle, une année blanche.On voulait gagner du temps,briser l’élan des élèves sans savoir comment s’y prendre.Passons…
    Au sommet de la pyramide des causes de ce fiasco de notre politique éducative ,on retrouve une volonté délibérée des responsables, manifestée dés l’aube de l’indépendance avec ,cette fois,l’instauration de critères sélectifs dans les cycles d’enseignement .La classe laborieuse suscitait déjà la méfiance et il fallait mettre un terme à ses ambitions exprimées à travers l’inscription de ses enfants à l’école…
    En effet dés le début des années soixante,les parents avaient été obligés de choisir, au profit de leurs enfants, entre » un enseignement court » pour les pauvres et qui devait aboutir au C.E.S,à la fin du collège,ou bien un enseignement moyen pour la classe moyenne et qui devait sanctionner ,à la fin du lycée, des études de caractère technique ,ou enfin un enseignement long destiné aux riches et pouvant mener à l’université.
    Trois années plus tard,le système faisait ses premières victimes avec une distributions d’un nombre importants d’un curieux verdict scolaire prononcé contre les enfants selon les directives « d’en haut »:arrêt d’études ».Rien que ça!Du coup,les enfants se retrouvèrent dans la rue puisque même avec de bonnes moyennes générales,ils ne pouvaient accéder au lycée,leurs parents avaient choisi pour eux l’enseignement court…
    Pas seulement,les titulaires de DTM,DTC ,DTI,etc…se heurtaient ,à leur tour,trois autres années plus tard ,à l’interdiction d’accéder aux différentes facultés disponibles .Or il n’y avait point de grandes écoles de spécialisation dans le pays et la bourse pour l’étranger ,octroyée aux seules enfants des riches!Résultat:ou bien ils réussissait à trouver du travail ou bien ils retournaient partager le destin des leurs…
    Et malgré tant d’obstacles,les rangs gonflaient dans les écoles .C’est alors qu’un certain Ben Hima ,ministre de l’EN,n’en pouvant plus,déclara sans détours que » pour le gouvernement ,seul un élève sur vingt pouvait et/ou devait arriver au bachot »!Quiconque n’était pas content pouvait toujours essayer son crâne contre quelque mur…Autrement dit,les échecs de notre enseignement étaient bel et bien planifiés…
    Et ,pour ce faire,deux décisions pour boucler la boucle:la marocaisation des cadres et l’arabisation,oui encore l’arabisation des matières scientifiques,décisions au résultat néfaste,toutes deux perçu par le pouvoir comme un cadeau inespéré offert par les loups de l’USFP et de l’Istiqlal.Cette fois,au moins,le pouvoir avait un alibi en béton:l’opposition voulait incessamment ces réformes,le pouvoir ne peut pas dire non au peuple…
    Feu Hassan II rappelait et répétait que « ses amis du M.O »lui avaient tous assuré que l’arabisation des matières scientifiques leur posaient d’énormes problèmes…mais ,une fois n’est pas coutume,personne ne voulait rien entendre…C’est ainsi que ,l’une après l’autre ces deux mesures ,toutes deux ,très mal préparées pour ne pas dire pas du tout,commencèrent à étouffer l’enseignement.
    Des effectifs exorbitants dans les classes,des chargés de cours recrutés n’importe comment ,des CPRiens admis avec parfois 7sur vingt de moyenne,etc.Et quand une approche pédagogique réussissait comme l’approche ensembliste pour l’enseignement des mathématiques surtout, une approcheexpérimentée chez-nous et qui nous avait assuré une avance de six années sur la France , on se hâtait de la supprimer tout court….
    Bien sûr,une fois le fruit complètement pourri,tout le monde se mit à crier au désastre et à chaque fois le remède s’est avéré être plus grave que le mal:que d’approche pédagogiques ,que de méthodes…que de milliards dilapidés à gauche et à droite et …que de larmes de crocodile versés pour la « bonne cause ».Et jamais ministre n’avait accepté la politique de rapiéçage de son prédécesseur…